Algérie

PT : "Un dangereux virage politique"



17 personnes ont été placées sous mandat de dépôt le 23 juin dernier pour port du drapeau amazigh lors du 18e vendredi de mobilisation.La répression policière contre les manifestants lors du 19e vendredi de mobilisation a suscité une vague de dénonciations chez les partis et les personnalités politiques. Hier, le bureau politique du Parti des travailleurs (PT) a vivement dénoncé les arrestations musclées "de centaines de manifestants à Alger et dans d'autres wilayas", affirmant "les développements dangereux que connaît la scène politique depuis peu, notamment les arrestations abusives des porteurs de drapeaux amazighs". Dans un communiqué rendu public, le parti de Louisa Hanoune a également dénoncé l'arrestation de Samira Messoussi, une élue du RCD à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou.
Tout en exprimant son soutien total et inconditionnel au parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie, ainsi qu'aux familles des détenus, le PT a exigé "avec insistance la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, ainsi que celle des porteurs du drapeau amazigh". Et si le PT se réjouit de l'échec des tentatives de division menées par les parties qui ont décidé d'interdire le port du drapeau amazigh dans les marches et de la réponse nationale pacifique des millions d'Algériens à travers tout le territoire national, il n'en demeure pas moins que cette formation politique constate et déplore que "ces atteintes aux droits fondamentaux du citoyen coïncident avec le blocus médiatique depuis le début de la révolution du 22 février et l'existence de détenus politiques et d'opinion dans les prisons".
En ce sens, ce parti rappellera l'arrestation abusive et arbitraire de la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, et estime que ces interpellations ouvrent la porte au recul que connaît la scène politique depuis ce dangereux virage politique. Du reste, le PT a exprimé sa solidarité indéfectible avec Louisa Hanoune et exige sa libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que celle de tous les détenus politiques, d'opinion et pour port du drapeau amazigh. Pour rappel, 17 personnes ont été placées sous mandat de dépôt le 23 juin dernier pour port du drapeau amazigh lors du 18e vendredi de mobilisation.
Malgré les démarches entreprises par le collectif des avocats, la justice n'a pas jugé utile de relâcher ces manifestants pacifiques jetés en prison sur la base d'un artifice juridique (article 79 du code de procédure pénale). Cette décision inédite intervient après que le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah a interdit le port d'un drapeau autre que l'emblème national durant les marches du vendredi.

F. BELGACEM


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