Algérie

Pseudo-sacralité du vendredi


Après le rude labeur, le repos est mérité et la récréation est attendue afin de régénérer les forces et recapitaliser les énergies en vue de reprendre le travail à nouveau. Tel semble le cycle de la destinée humaine sur une durée de vie active. Aussi, le repos hebdomadaire paraît-il légitime. Il est un acquis social d'une importance capitale. Mais les tergiversations quant à sa détermination en week-end dit semi-universel suscitent une réaction à propos de la sacralité de la journée du vendredi. Elle est tout simplement inexistante. Certes, le vendredi est le jour de la prière communautaire. La prière centrale ou « prière-pivot » est accomplie collectivement pour ceux et celles qui le peuvent. Au moment de l'appel à cette prière, les croyants sont invités à cesser tout négoce. Ensuite, dès la fin de l'office, il y a lieu de se disperser. Se répandre sur la terre afin de vaquer à ses occupations et reprendre ses activités. Il n'est dit nulle part que c'est un jour qui doit être férié et chômé, bien au contraire. En outre, à supposer par extraordinaire qu'il y ait une quelconque ressemblance entre l'observance du vendredi dans sa pseudo-sacralité et le shabbat des juifs, eh bien, rien que le bénéfice des retombées économiques pour la nation doit inciter à réfléchir. Une réflexion suivie d'une décision qui penche pour l'intérêt du peuple qui se chiffre en milliards de dollars par an ! Alors, il faut travailler et se retrousser les manches dans tous les domaines. Il y va du salut du peuple algérien.Quand bien même il y avait à travers l'histoire ceux qui théorisaient sur les bienfaits de la fainéantise en la magnifiant avec leurs continuateurs de nos jours qui font l'éloge de la paresse, le travail est religieusement considéré comme un acte d'adoration. Et en dehors des situations de rente, vouloir être rétribué d'un salaire gagné d'une manière licite à « la sueur de son front » est le propre de l'homme honnête. Toute production, qu'elle soit intellectuelle ou manuelle, constitue le meilleur acquis licite pour la personne humaine.Dans la tradition islamique, le travail est sanctifié et l'oisiveté, mère de tous les vices, est réprouvée. Le travail donne à l'existence, ici-bas, des repères : un ordre et une régularité salutaires. Il imprime à la quotidienneté un équilibre bénéfique et lui confère une stabilité économique, alors que le temps de l'oisif est discontinu, hétérogène, et chaotique. Il s'écoule au rythme des passions et selon les mauvais penchants, voire les pires inclinations de la nature humaine. On rapporte qu'un homme se présentant devant le Prophète de l'Islam, Mohammed (que la bénédiction de Dieu soit sur lui), s'est montré hésitant avant de tendre sa main calleuse endurcie par le travail de la terre, notamment pour serrer celle du Prophète (que la bénédiction de Dieu soit sur lui). Mohammed la lui retient entre ses deux mains et le rassure en lui disant que Dieu bénit et consacre cette main parce qu'elle permet de ne pas vivre comme une charge pour la société. Un hadith bien connu du Prophète Mohammed (paix et salut sur lui) enseigne bien que « celui qui cherche ce qui est licite pour éviter la mendicité, nourrir sa famille et étendre sa générosité à son voisin, rencontrera Dieu avec un visage radieux comme la pleine lune ! ».Nous poursuivrons dans la prochaine chronique quelques idées sur la place et l'importance du travail dans l'enseignement prophétique.
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