Algérie

Prudence des uns, tentation des autres



L'évolution de la crise sanitaire et l'incertitude qu'elle engendre avec le spectaculaire rebond des cas de contamination, malgré les campagnes de vaccination enclenchées dans de nombreux pays, ont déteint sur la première rencontre de l'année des membres d'Opep+ pour décider du niveau de production pour le mois de février.Il n'était pas facile de trouver un accord entre les partisans de la prudence, accrochés à leur souhait que soit maintenu le niveau actuel des coupes de production, et les pays producteurs qui militent pour que 500 000 barils/jour supplémentaires soient injectés en février, comme cela avait été décidé pour ce mois de janvier lors de la réunion très agitée du mois de décembre.
Un nouvel accord devait être scellé lundi à l'issue de la réunion désormais mensuelle, mais les avis se sont donc de nouveau heurtés, obligeant les 23 membres d'Opep+ de se retrouver, toujours par visioconférence, hier avec l'espoir cette fois-ci d'aboutir à un consensus. Selon plusieurs sources, aux Etats-Unis notamment, il s'est avéré que lors de la réunion de lundi, «la plupart des pays producteurs d'Opep+ ne sont pas favorables à une autre augmentation de la production en février». Indiscrétions confirmées par trois sources à l'agence Reuters, mettant en avant la flambée des cas de Covid-19 et des nouvelles restrictions pour combattre la (re)propagation du virus.
Une position qui recueille l'adhésion de l'Algérie, réitérée par le ministre de l'Energie dans une déclaration rapportée par l'agence officielle, lorsqu'il confiait : «Nous avons évité d'augmenter la production de 2 millions de barils/jour à compter du 1er janvier 2021, et c'est ce qui a permis de préserver le prix, avec même une légère augmentation au-delà de 50 dollars le baril (...) C'est la position que nous défendrons dans l'intérêt de tous les producteurs, car il faudra encore plusieurs mois pour qu'il y ait un démarrage significatif de la mobilité et de la demande pétrolière dans le monde». Il est apparu, comme cela se dessinait depuis quelques semaines, que l'idée de diminuer les coupes en février, c'est-à-dire augmenter encore la production, est partie de Russie pour ensuite être ardemment défendue par l'autre membre influent que sont les Emirats arabes unis «tandis que le premier producteur de l'Opep, l'Arabie Saoudite, ainsi que l'Algérie et le Koweït, disent que le marché est fragile et que le renouvellement du niveau actuel de production serait la meilleure décision pour le moment», rapportait, hier, un site spécialisé américain. C'est donc un autre épisode de la série des bras de fer qui émaille les discussions entre les membres de l'Opep et leurs alliés conjoncturels non-Opep en ces temps où comme le résumait le secrétaire général de l'Organisation : «Au milieu des signes encourageants, les perspectives pour le premier semestre 2021 sont très mitigées et il reste encore de nombreux risques à la baisse avec lesquels il faudra jongler.»
Azedine Maktour


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