Algérie

Prudence à la cellule de traitement du renseignement financier



Le blanchiment d’argent en Algérie minimisé Interrogé, Abdelkrim Djadi, un magistrat membre de la cellule de traitement du renseignement financier, s’est montré hier, sur les ondes de la radio Chaîne-III, très dubitatif quant à l’existence en Algérie du phénomène du blanchiment d’argent. «Il est encore trop tôt pour répondre à la question de savoir si le blanchiment d’argent est très répandu ou non dans notre pays», s’est-il borné à déclarer. Il ajoutera qu’il faut «beaucoup de données, un questionnaire très riche et très varié pour répondre à cette interrogation». Il précisera, même, que ce phénomène n’est pas très frappant dans notre pays. Pour lui, il est très difficile de donner une estimation sur le volume de l’argent blanchi en Algérie en l’absence de «chiffres exacts» sur les crimes économiques.A la question de savoir si l’utilisation dans des créneaux divers de l’argent du racket issu du terrorisme peut être considérée comme une forme de blanchiment d’argent, M. Djadi répondra que «la loi est très claire à ce propos: Est considéré comme blanchiment d’argent tout transfert ou conversion d’argent provenant d’un crime. Interrogé, par ailleurs, sur «l’affaire Khalifa», ce membre de la cellule de traitement du renseignement financier se refusera à tout commentaire. Il se contentera de rappeler que «l’affaire est pendante devant la justice». Concernant la série de scandales financiers qui ont émaillé le secteur bancaire en Algérie, M. Djadi rappellera que les établissements financiers sont tenus par l’obligation de déclaration de soupçon. Pour lui, «l’existence de dispositifs internes permet en principe de détecter ce genre d’opérations afin de tirer la sonnette d’alarme» à temps. Pour éviter que l’argent «sale» passe par le circuit bancaire, les institutions financières telles que les services des Douanes, les Impôts, les compagnies d’assurances et «même les personnes physiques et morales» doivent être mises à contribution et sont même soumises, du reste, à cette obligation de déclaration de soupçon. A noter, enfin, que le ministère de la Justice organise depuis hier à la Résidence des magistrats, à El-Biar, une conférence sur «la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme», et ce, dans le cadre de la coopération algéro-française. Cette rencontre s’articulera notamment autour de cinq axes liés aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et permettra aux participants de connaître les différentes formes de cette criminalité ainsi que les recommandations du groupe de travail du GAFI (groupe d’action financière). Les participants, dont un grand nombre de magistrats algériens, examineront «les conventions des Nations unies sur le blanchiment d’argent, conclues en 1988, et portant notamment sur la criminalité transfrontalière ainsi que l’accord sur la corruption». Concernant ce dernier point, le conseil de sécurité de l’ONU peut, en vertu de ces textes, diligenter à tout moment des enquêtes dans n’importe quel coin du globe.   Mohamed-Chérif Lachichi


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