Algérie

Prozac pour tout le monde



Il y a comme un flottement dans les consciences, une absence dans cet air froid de novembre. Le Ramadhan s?est terminé sur quelques incarcérations de commerçants et des avaries intestinales, puis l?hiver s?est installé avec son lot habituel de catastrophes, pluies, intempéries et programmes frigides de l?ENTV. Mais c?est au niveau politique que l?absence est la plus visible ; ayant déserté l?espace national, le Président est remonté dans son avion de pèlerin porter la bonne parole, laissant son ministre (officiel) des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, s?occuper des affaires internes à un parti interne à la coalition au pouvoir. Hocine Aït Ahmed est vite reparti vers de nouvelles aventures suisses, tout comme Mouloud Hamrouche, retourné mettre son pyjama dans son placard, après s?être aperçu qu?il faisait de la politique. Passé l?avion furtif Benflis aperçu dans un meeting de l?opposition (était-ce vraiment Benflis ?) et les députés de l?APN qui se sont offert un caprice sur la loi de finances pour ensuite rejoindre le restaurant de l?Assemblée finir les restes, il n?y a rien, Louisa Hanoune étant définitivement dévitalisée et Saïd Sadi occupé à jouer aux échecs avec des pions en bois mort. Même l?opposant Djaballah est empêtré dans des histoires d?infiltration d?eau dans sa maison, qui lui font oublier ses combats constitutifs, le code de la famille et l?importation d?alcool, comme si l?avenir de l?humanité se jouait autour de la femme et la boisson. Devant cette tristesse ambiante, aucune analyse sérieuse n?a été produite, les analystes eux-mêmes ayant sombré dans la déprime et le Prozac. De deux choses l?une : ou il ne se passe rien parce qu?il n?y a rien qui se passe, l?Algérie étant un long fleuve tranquille d?hydrocarbures, ou alors il va se passer quelque chose de très important. Quoi ? La fin de l?année. Déjà ?


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