Algérie

Proximité de pipelines et de gazoducs 215 communes menacées



Le vice-président de Sonatrach chargé du transport par canalisation, M. Hocine Chekired a affirmé hier que quelque 215 communes implantées à proximité de pipes-lines, canalisations et infrastructures appartenant à Sonatrach, sont dans une situation de danger permanent, en précisant que la compagnie nationale a recensé pas moins de 536 «points d'empiètement» à travers le territoire national. Intervenant lors d'un point de presse organisé à l'hôtel Hilton d'Alger en marge de « la conférence nationale de sensibilisation sur la réhabilitation des ouvrages de transport des hydrocarbures », M. Chekired a annoncé qu'une enveloppe considérable, 530 milliards de DA, soit six milliards de dollars, sera investie entre 2008 et 2012 dans le cadre du programme de réhabilitation et de réparation des canalisations. Selon le ministre de l'Energie et des mines, le problème se scinde en deux parties. La première, incombe à Sonatrach qui, en plus de réhabiliter ses infrastructures, doit également déplacer carrément des canalisations par où transitent gaz et pétrole à cause de l'inconscience de certains qui ont érigé des habitations à proximité de ces pipes, voire même sur les oléoducs sans se soucier du danger que cela pourrait représenter. La deuxième, souligne Khelil incombe plutôt aux autorités locales qui devraient veiller à interdire ces constructions à proximité des infrastructures de Sonatrach. Pourtant, la législation en vigueur protège contre ce genre de constructions illicites qui mettent directement la vie des citoyens en danger. En fait, le ministre de l'Energie et des mines n'a pas voulu parler de l'absence de coordination entre les différents secteurs, ce qui a conduit à ce genre de situations. «Informer et sensibiliser les populations sur ce phénomène est devenu aujourd'hui une question primordiale qui doit être notamment prise en charge par les autorités locales concernées », exhorte le ministre qui rappellera que la prise en charge des victimes des accidents survenus dans le passé, a été intégralement assurée par le secteur de l'Energie et des mines qui n'a, dit-il, ménagé aucun effort pour venir en aide à ces populations démunies et souvent isolées. Chakib Khelil, qui soulignera que la préoccupation aujourd'hui n'est pas de faire des procès d'intention sur les événements regrettables qui se sont produits dans le passé, a fait remarquer que le secteur de l'Energie et des mines se trouve réellement confronté aujourd'hui à « ce phénomène d'empiètement qui prend des proportions alarmantes ». Le ministre a mis l'accent sur l'urgence de l'installation d'un comité intersectoriel et/ou les départements ministériels, les autorités locales ainsi que l'ensemble des directions concernées devraient prendre part à la réflexion engagée pour notamment établir une cartographie détaillée des régions touchées par ce phénomène d'empiètement. Il faut noter, d'après la compagnie nationale, que le phénomène des empiètements des périmètres de protection des pipes-lines et d'urbanisation incontrôlée a contraint Sonatrach à dévier d'importants tronçons de canalisations et engager de vastes programmes de réhabilitation de ses ouvrages de transport d'hydrocarbures dans le but de « minimiser » les risques sur les populations riveraines. La situation est d'autant plus complexe du fait que la Sonatrach dispose de canalisations et qui s'étalent sur une longueur de 16 200 km. Quelque 322 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP) transitent par ces canalisations dont deux relient l'Algérie à l'Europe. Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane a indiqué hier, lors de son intervention, que pour faire face à la demande croissante des produits énergétiques aussi bien sur le plan national qu'international, un ambitieux programme d'extension du réseau sera lancé et portera sur une longueur totale de 21 500 km à l'horizon 2011, soit 5 300 km de plus. « La gravité de la situation et l'importance des risques majeurs liés à la problématique d'empiètement sur les périmètres de protection des installations et ouvrages industriels viennent donc nous interpeller sur la nécessité de la prise de décisions urgentes visant l'atténuation du phénomène», a déclaré M. Mohamed Meziane en soulignant que cela passe par une stricte application de la réglementation et de la législation en vigueur, mais aussi l'engagement de mesures effectives et proportionnées qui visent à prévenir les risques à un coût économiquement acceptable. D'après le PDG de Sonatrach, il s'avère que sur les 19 wilayas du pays concernées par ce « phénomène d'empiètement », 4 comptabilisent à elles seules 70 % des actes d'empiètements.  Mohamed Meziane a indiqué qu'entre 2001 et 2006, 1 854 km de pipes-lines ont été inspectés par outil intelligent afin, explique-t-il de détecter d'éventuelles dégradations ou corrosion pouvant conduire à des ruptures, voire éclatement des canalisations. 2 135 km ont été remplacés, ajoute-t-il encore, en précisant que cela représentait 13 % du réseau de transport par canalisations de la compagnie. Un milliard de dollars a été dégagé dans le cadre du programme de réhabilitation et de déviation de tracés des canalisations de transports, a encore indiqué le patron de Sonatrach qui soulignera que d'ici à l'horizon 2010 plus de 8.000 km seront inspectés soit plus de la moitié du réseau de canalisation de transport des hydrocarbures. La conférence organisée hier en présence de représentants de plusieurs départements ministériels, notamment l'aménagement du territoire et de l'environnement ainsi que du ministère de l'Intérieur, revêt une importance particulière aux yeux de Sonatrach, explique son patron qui compte ainsi sensibiliser les parties concernées pour conjuguer les efforts afin de protéger et sécuriser les installations du secteur à l'origine de 98 % de nos revenus en devises.
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