Algérie

Protestations à l'état civil



Le point de rupture a fini par être atteint hier, au nouveau siège du service d'état civil, qui draine quotidiennement des centaines de demandeurs du 12 S. Des dizaines de citoyens, en colère de devoir supporter des files d'attente qui n'avançaient plus, ont tenté d'accéder de force vers la zone réservée au personnel. Résultat : une vitre de porte brisée, une femme qui a perdu connaissance sous l'effet de la bousculade et des agents qui ont dû fuir leurs bureaux car ne se sentant pas en sécurité. Il aura fallu l'intervention des agents de l'ordre pour boucler la zone du personnel, et repousser les citoyens vers la salle d'attente réservée au public. Le service a dû être totalement paralysé pendant près d'une heure.

 A écouter les arguments des uns et des autres, aussi bien les citoyens que les agents du service, on se rend compte que tout le monde se présente en tant que victime d'un service qui peine encore à trouver sa vitesse de croisière. Pour les agents du service d'état civil, principalement des femmes, la situation devient de plus en plus ingérable, vu le très grand nombre de demandeurs du fameux 12 S qui se présentent quotidiennement. «On travaille comme des esclaves dans des conditions précaires pour satisfaire tout le monde et en plus on se fait insulter et même menacer par certains citoyens indélicats. On nous demande l'impossible alors que certains agents n'ont même pas de clavier ou d'imprimante qui fonctionne», déplore, révoltée, une des agents. De leurs côtés, les citoyens dénoncent, «une anarchie, des lenteurs inexplicables, des passe-droits et du favoritisme pour les privilégiés qui ont les bras longs.» Pour l'administration, on tente de gérer, à la fois les dossiers en instance et le flux régulier des demandeurs, en soulignant que le service délivre quotidiennement entre 500 et 700 actes 12 S, dont une cinquantaine pour des demandeurs hors wilaya, et à signer en un mois seulement, pas moins de 10.000 actes en souffrance.




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