Protestation devant le siège local de l'Agence à Jijel

Au lendemain de la publication des affectations de certains logements dans la wilaya de Jijel, des dizaines de personnes, essentiellement des bénéficiaires de logements du programme «location-vente» de 2013, ont protesté jeudi devant l'antenne locale de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL) à Jijel.La protestation a trait essentiellement sur le lieu d'affectation, bien que les personnes bénéficiaires que nous avons approchées se disent originaires de la commune d'affectation. En discutant sur les lieux avec certains protestataires, nous nous sommes rendu compte qu'il ne s'agissait pas de personnes non portées sur la liste des bénéficiaires.
En fait, la protestation a trait à la localisation du site. Nos interlocuteurs soutiennent que l'AADL ne devrait tenir compte que de l'ordre chronologique pour distribuer ses logements et ne pas prendre en compte le lieu de résidence. Ainsi, ils placarderont sur les murs des écriteaux sur lesquels on pouvait lire : «Pour le respect de l'ordre chronologique», «La distribution du 24 mars bafoue les textes réglementaires» et «Non à la hogra et au régionalisme».
Un manifestant nous dira que les protestataires sont des souscripteurs de 2013 à qui on avait donné le choix entre deux sites «Chaddia dans la commune de Kaous et le 5e km à Jijel», mais quand la liste a été publiée, certains se sont retrouvés à Asserdoune dans la commune d'El Milia à cause de leur lieu de résidence. Pour ce fait, notre interlocuteur fait savoir que les protestataires demandent l'annulation de cette opération. En 2018, on se rappelle, et contrairement à la présente, la protestation avait comme revendication, par contre, la prise en compte du lieu de résidence du souscripteur pour ne pas se retrouver comme ce fut le cas pour une personne de l'extrême ouest de la wilaya (Ziama Mansouria) bénéficiaire à l'extrême est (El Milia).
Ces derniers justifiaient leur protestation par le fait qu'ils se retrouveraient soudain à près de 90 km de leur lieu de travail et de résidence habituels ! L'ex-ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la ville, Kamel Nasri, répondant à une interpellation de la désormais ex-députée Bedra Ferkhi, avait répondu que «l'orientation vers le site d'Asserdoune se justifiait par le fait que c'était le seul disponible alors dans la wilaya».
50% des souscripteurs délocalisés à Skikda
La mise en ligne, mercredi dernier, des décisions d'affectation du programme AADL 2013 n'a pas fait que des heureux à Skikda. Des centaines de souscripteurs n'ont pas caché leur mécontentement et un rassemblement a vite été improvisé dans l'après-midi devant le siège de l'antenne locale à la cité Merj-Dib, dans la ville de Skikda. Soutenus par leur association, les souscripteurs, et par centaines, ont dénoncé les critères retenus dans leurs affectations. «Mais c'est inimaginable! Comment a-t-on accepté de délocaliser des souscripteurs de la ville de Skikda vers les régions d'Azzaba et d'El Harrouche et de faire de même pour les souscripteurs des dernières villes citées qui ont été affectés à Skikda '» se demandaient les souscripteurs. Les exemples pour le moins «étranges» sont multiples et à chacun des souscripteurs concernés de rapporter son cas. «Moi et mon épouse, nous travaillons à Skikda et on a été surpris d'apprendre qu'on a été affectés à Azzaba alors que des souscripteurs de Azzaba et El Harrouche ont été affectés à Skikda. Nous refusons ce fait accompli qu'on voudrait nous imposer juste parce qu'on veut disposer d'un logement», témoigne l'un des souscripteurs.
Approché lors d'un deuxième rassemblement tenu jeudi dernier devant le siège de l'antenne locale, le président de l'association des souscripteurs reconnaîtra les inégalités ayant concerné les dernières affectations. «Effectivement, on a constaté que près de 50% des souscripteurs ont été affectés en dehors de leur commune de résidence.
On a même relevé que des souscripteurs de Azzaba furent affectés à El Harrouche et vice-versa, sans parler des souscripteurs du chef-lieu de wilaya dont une bonne partie a été délocalisée», a-t-il affirmé. Il fera part du déplacement à Skikda du directeur régional de l'AADL d'Annaba dans la nuit de mercredi dernier. «Il est venu vers 22h30 pour s'entretenir avec nous et il nous a reçus le lendemain (jeudi-ndlr) dans son bureau pour débattre de la situation», rajoute le président de l'association.
Au sujet décisions prises à l'issue de ces rencontres, notre interlocuteur dira : «Le directeur régional nous a promis d'étudier les cas présentés et nous devons le rencontrer lundi prochain pour poursuivre nos entretiens. Nous avons également profité de cette occasion pour demander l'ouverture du site de Sidi Mezghiche, chose qu'il a acceptée».
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