Protestation devant la Société des ciments de Sour El Ghozlane

Les propriétaires de camions et autres travaillant pour le compte d'entreprises privés du secteur du bâtiment ont bloqué, à  l'aide de pneus brûlés, de troncs d'arbres et autres objets hétéroclites, la RN18, empêchant ainsi tout accès à  l'usine. Ils contestent la nouvelle gestion du directeur général, fraîchement installé à  la tête de cette cimenterie, la plus importante en matière de production de ciment dans le centre du pays. L'activité commerciale a été quasiment perturbée durant plusieurs jours. Aucun camion n'a été autorisé par les manifestants d'accéder au service commercial. A. Moussa, transporteur, a indiqué : «Avant, l'usine produisait une moyenne de 5000 tonnes par jour et depuis l'arrivée du nouveau directeur, la production a baissé à  3000 tonnes par jour.» Des protestataires motivent leur action en expliquant qu'avec la réduction de la production de ciment à  la SGSEG, c'est la spéculation qui va s'installer encore plus. Il est utile de souligner que le prix du sac de ciment s'envole ces derniers jours, pour atteindre la barre des 800 DA. Selon les protestataires, auparavant les entreprises étaient alimentées régulièrement en matière de ciment, mais le DG leur a imposé un nouveau système de programmation. «Le nouveau directeur a donné des instructions fermes à  ce que tous les dossiers passent par la direction du commerce.» Or, ils refusent catégoriquement cette directive. Mais il faut préciser, et de l'avis même des cadres et des fonctionnaires de la cimenterie, le DG a apporté un plus à  cette usine, en mettant en place une stratégie afin de faire barrage aux barons du ciment. Interrogé à  propos de cette affaire, le directeur général de la cimenterie, Ahcene Rezzagui a répondu qu'il dérange les intérêts des barons du ciment et que sa mission première est de combattre ce fléau qui mine l'usine et également de mettre fin aux agissements des spéculateurs, qui font main basse sur le marché des matériaux de construction. Notons, par ailleurs, que le directeur commercial et plusieurs fonctionnaires de ce service, miné par le trafic où, selon des sources proches de la direction, plusieurs anomalies ont été découvertes, ont été mis en congé d'office, en attendant d'autres instructions, précise-t-on.