La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, ne partage pas l'avis de ceux qui expliquent le mouvement de la police par la lutte au sommet de l'Etat. "Je suis étonnée d'entendre les déclarations de certains qui évoquent une lutte au sommet de l'Etat dans leurs lectures du mouvement de protestation des policiers".Pour Mme Hanoune, c'est même un "antécédent dangereux" que de tenir de tels propos.Si d'aucuns s'étonnent des velléités que cacherait cette désobéissance spectaculaire de la police, jusque-là jamais connue en Algérie, la porte-parole du PT juge que le mouvement initié par les policiers est ce qui est de "plus naturel et de normal".S'exprimant à l'ouverture d'une session ordinaire du bureau du parti, Mme Hanoune estime que ce genre de mouvement n'est pas propre à l'Algérie et peut se produire dans n'importe quel autre pays au monde.De son point de vue, le déclencheur direct de ce mouvement est lié aux "conditions difficiles" auxquelles font face les policiers, depuis le début des événements, à Ghardaïa où la protestation a commencé.Néanmoins, se rappelle-t-elle, la précarité des conditions socioprofessionnelles des éléments de la police date de plusieurs années.Cette situation, ajoute-t-elle, était déjà évoquée à l'époque du défunt Ali Tounsi, lequel, affirme-t-elle, était "prêt à étudier les revendications des policiers, n'eût été sa mort".Depuis, selon elle, la situation est restée en gestation. Affichant sa solidarité avec les protestataires, Louisa Hanoune rassure, néanmoins, que les revendications des policiers seront "dans leur majorité satisfaites".Avant même de connaître les décisions que devrait prendre le conseil interministériel qui s'est réuni dans la journée d'hier, la porte-parole du PT avance que "70%, soit 13 des 19 points réclamés, de leurs revendications seront satisfaits". En revanche, elle s'est contentée de saluer la réaction du gouvernement et sa volonté de prendre en charge les revendications des éléments de la police.Elle a, également, rendu hommage à ces derniers pour, dit-elle, avoir mené leur action dans le cadre du respect des institutions de l'Etat.Sur un autre registre, Louisa Hanoune n'a pas manqué d'appeler le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à mettre en ?uvre les "réformes démocratiques" promises à l'occasion de sa campagne électorale pour son quatrième mandat. "Il est temps que Bouteflika agisse pour mettre en ?uvre les réformes politiques qu'il a engagées. Aujourd'hui, nous ne comprenons pas pourquoi cela tarde encore à venir", se demande Louisa Hanoune, pour qui un "changement profond s'impose pour finir définitivement avec les pratiques du parti unique".Pour atteindre cet objectif, elle appelle le Président à engager un débat national.F. A.
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Posté Le : 20/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid Abdeladim
Source : www.liberte-algerie.com