Algérie

Protestation des hospitalo-universitaires: Menace de grève illimitée dans les facultés de médecine



Sans grande surprise, la grève cyclique de trois jours (samedi, dimanche et lundi) a été reconduite hier par les deux syndicats autonomes des hospitalo-universitaires, à savoir le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et le Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM).

Cette fois-ci, les hospitalo-universitaires promettent un durcissement du mouvement de contestation, avec une possibilité de recourir à une grève illimitée de l'enseignement.

Un recours au boycott illimité des cours, après celui des examens entamé au début de l'année, a été évoqué hier avec insistance par les syndicalistes. «Pour l'instant, nous continuons à assurer les cours dans les facultés de médecine. Toutefois, un durcissement de la contestation avec un boycott illimité des cours est fort probable», avertit le professeur Ouslim, président du bureau d'Oran du SNPDSM.

Cette tendance d'aller vers la radicalisation semble partagée par les autres syndicalistes qui commencent à s'impatienter devant ce qui est qualifié de passivité du gouvernement. Les hospitalo-universitaires attendent, en effet, depuis le début de l'année une réponse officielle de la part de leur tutelle.

Outre une grève de l'enseignement et des soins, les hospitalo-universitaires poursuivent un boycott illimité des examens, une situation qui commence à inquiéter sérieusement les étudiants des facultés de médecine en particulier, à l'approche de la fin de l'année universitaire. Le spectre d'une année blanche plane sur les facultés de médecine et les étudiants semblent aujourd'hui pris en otage dans un conflit qui n'a que trop duré.

Le lancement dans l'immédiat d'un plan de rattrapage pour les cours et les examens ratés jusque-là pourrait sauver in extremis cette année universitaire. Cependant, les dernières évolutions de ce conflit ne prêtent aucunement à l'optimisme. Le bras de fer entre les hospitalo-universitaires et leurs deux ministères de tutelle tend au contraire vers le pourrissement. D'ailleurs, les syndicalistes ne se font plus d'illusions sur un dénouement rapide. Ils se sont entendus pour tenir une nouvelle assemblée générale, lundi, pour mobiliser les troupes et préparer le terrain à un durcissement de la contestation.

La principale revendication des blouses blanches reste le versement dans l'immédiat de la rétribution accordée aux hospitalo-universitaires, en commun accord entre les deux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur.

Selon les organisations syndicales, le dossier de l'indemnité hospitalière est actuellement «gelé» par les services du Premier ministre. Les syndicalistes sont catégoriques : il n'est désormais plus question de faire marche arrière sur cet « acquis », quitte à relancer une nouvelle grève illimitée.

Selon certaines informations relayées par des syndicalistes, le gouvernement voudrait transformer cette rétribution en une simple indemnité. Mais les deux syndicats autonomes ne veulent pas céder d'un iota sur « cet acquis arraché après des mois de contestation ».




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