Algérie

Protestation des familles des disparus en mer



C'est un silence radio insupportable pour les proches des vingt-quatre jeunes migrants, ayant quitté la côte-Ouest de la capitale des Hammadites, depuis la nuit du 15 décembre dernier.Lundi, un imposant sit-in a été organisé par les membres de leurs familles et amis devant le siège de la Wilaya de Béjaïa, afin d'appeler les autorités locales à procéder à leur recherche.
« Personne ne se soucie de nous. Nous n'avons ni wali ni responsable, nous n'avons que Dieu », crie un père de famille, dévasté par la perte de son fils âgé d'à peine 22 ans.
Il aura fallu d'intenses négociations entre l'administration et les proches des disparus pour que le premier responsable de la wilaya accepte de recevoir quelques délégués du collectif. Un des proches, à sa sortie de l'entrevue, leur a assuré sa détermination quant à l'aboutissement de cette affaire. « Je suis au courant de tout et de toutes vos préoccupations», a souligné le chef de l'exécutif.
L'angoisse des proches est admirablement partagée par des milliers de familles de la région, qui compatissent à cette dure épreuve, en priant pour un imminent épilogue.
Cependant, aucune information officielle n'est venue apaiser la douleur des parents, ne serait-ce qu'une intervention via la radio locale ou l'annonce d'une quelconque initiative concernant l'embarcation en question.
Jointe par téléphone, la Croix-Rouge espagnole de la circonscription du Ludo au sud du royaume, par la voix d'un intervenant de cette organisation humanitaire, indique qu'il est « difficile en ces temps de grands afflux de migration d'identifier tous les candidats à l'immigration, cela se fait au fur et à mesure. Toutefois, ils sont accueillis dans de bonnes conditions, malgré leur nombre excédant les moyens d'hébergement ».
M. Alfredo ajoute que « pas moins de 1 700 personnes ont été secourues en 48 heures, au large des côtes espagnoles. La semaine dernière, un nombre inimaginable de naufragés ont été repêchés en quelques heures ». Ce dernier ajoute qu'à propos des jeunes originaires de Béjaïa, il promet une minutieuse recherche initiée par ce réseau humanitaire, aux fins d'une information fiable, «surtout si vos jeunes compatriotes ont mis le cap sur le sud de l'Espagne». Il ajoutera, par ailleurs, que « plusieurs immigrants perdent le sens de l'orientation, soit intentionnellement, soit à cause des conditions météorologiques. Nous prions avec leurs familles qu'ils ne soient pas perdus en mer. Il faut voir le nombre de disparus qui nous parviennent quotidiennement. Il est exponentiel. Une affreuse réalité, hélas ». Alfredo notera, également, que son organisation, bien que dépassée par les événements, la surcharge et les moyens mis à leur disposition par la Commission européenne des droits de l'Homme, cette dernière « ne peut en aucun cas retenir un immigrant, quelles que soient son origine et sa couleur. Au contraire le message d'espoir lui est donné dès son premier pas sur le Vieux-Continent, et tous les bénévoles sont instruits à l'idée d'une bonne conduite vis-à-vis des migrants ». Avant de conclure, sur un air quelque peu pessimiste : « Nous avons tout le temps mis à disposition des moyens de communication, soit par téléphone soit sur internet pour les migrants installés dans nos camps pour pouvoir communiquer avec leurs familles .»
Dans d'autres cas, il nous apprendra que des centaines de migrants sont retenus dans des centres de rétention en Espagne par les services de sécurités, soit par la Guardia (gendarmerie), soit par des gardes-côtes et ceci, pour préserver le bon déroulement des procédures d'immigration.
Kamel Gaci


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