Algérie

Protestation dans les ports et les douanes



Haro sur l?UGTA Les syndicalistes étaient très nombreux, hier, à assister à la réunion de la coordination des entreprises portuaires (affiliées à l?UGTA), élargie aux syndicats des banques (BEA et BDL), de la SNVI et de l?Ediel, qui s?est tenue au siège des dockers à Alger. La colère contre la suspension du secrétaire général du Syndicat des Douanes (SND), Ahmed Badaoui, n?a pas baissé d?un iota, les poussant à confirmer qu?il feront la grève durant une demie-journée, aujourd?hui, pour dénoncer la mesure « arbitraire » de suspension et appeler à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles portant, surtout, sur l?amélioration de leurs salaires et des conditions de travail. Les syndicalistes se réuniront à partir de 14h au siège des dockers, afin de déterminer les autres actions à mener, notamment la préparation d?un rassemblement au niveau de la centrale syndicale, prévu les 11 ou 12 décembre, pour exiger le départ du chargé de l?organique. Le débat entre participants a laissé transparaître la crainte d?éventuelles sanctions à l?égard des syndicalistes, comme ce fut le cas pour Ahmed Badaoui et d?autres à Skikda et à Oran. « Nous constatons avec regret que l?UGTA n?est même pas capable de résoudre le problème de la suspension arbitraire d?un de ses cadres. Tant que l?organisation reste l?alliée du pouvoir, nous ne pouvons rien faire. Elle est l?otage de clans d?intérêt... », a lancé un des travailleurs du port d?Alger. Un syndicaliste de l?Entreprise nationale de distribution des équipements industriels (ENDEI) a insisté sur « la solidarité syndicale, seul cadre qui permettra à la coordination d?avoir gain de cause ». L?orateur a affirmé que la suspension de Badaoui « n?enlèvera en rien nos revendications. Même sans Badaoui, nous continuerons à mener nos actions ». Le secrétaire général du syndicat de la Cnan a, lui aussi, déclaré :« Le fait que la centrale syndicale n?a pu régler le problème de Badaoui renforce davantage notre combat pour une organisation forte. » Un membre du conseil de l?union de wilaya (UGTA) a précisé que « le danger des sanctions était prévisible dans la mesure où cette coordination a menacé des intérêts. Nous refusons d?être le syndicat du pouvoir ». Le secrétaire général du syndicat de l?Ediel a appelé les travailleurs à se rassembler à la place du 1er Mai pour « exiger le départ du chargé de l?organique. Nous ne voulons pas être en dehors de l?UGTA. Nous voulons récupérer l?organisation. La suspension de Badaoui nous a mobilisés et a renforcé nos rangs ». Un membre de la commission exécutive nationale de l?UGTA (CEN) a insisté sur la nécessité d?aller vers une journée de protestation pour réclamer la prise en charge des revendications socioprofessionnelles. Pour lui, « la réforme de l?UGTA a été déjà à l?ordre du jour du 10 e congrès, à l?issue duquel un appel vers le changement a été lancé. Mais à ce jour rien n?a été fait parce que des forces internes refusent de perdre leurs privilèges ». Ahmed Badaoui a déclaré : « On nous a dit qu?il faut négocier cette mesure ailleurs qu?au niveau de la direction générale des Douanes. Comment une décision de suspension, de surcroît illégale, peut-elle être négociée à l?extérieur du bureau du DG ? De fait, on reconnaît qu?elle est purement politique (...) Le DG m?a reproché d?avoir porté gravement atteinte à l?ordre. Une accusation qui relève du pénal, donc qui est du ressort exclusif d?un juge. On m?a aussi dit que le problème se réglera, mais une fois la coordination auto-dissoute. Ceci est inacceptable, car cette coordination reste le seul cadre où s?expriment les syndicalistes et prennent en charge leurs préoccupations socioprofessionnelles. L?UGTA doit revenir à sa propre mission de défense des intérêts moraux et professionnels des travailleurs. » Les syndicalistes de la BEA et de la BDL ont appelé à « un rassemblement de protestation d?une journée, qui sera par la suite illimité si aucune réponse ne nous est donnée ». Abondant dans le même sens, le secrétaire général du syndicat de la SNVI a proposé d?organiser un sit-in devant la direction générale des Douanes, avant d?entamer la grève générale. A la fin de la réunion, tous les participants se sont mis d?accord pour la grève, prévue aujourd?hui au niveau des ports, des Douanes, de la Cnan, de l?Entmv, de la BDL, de la BEA, de Nashco, et des dockers. Le rassemblement devant la centrale syndicale est prévu pour le 11 ou le 12 décembre. Il sera marqué par une grève générale étendue à plusieurs autres secteurs d?activité.


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