Protestation à la suite de lourdes condamnations Affaire du détournement de 52 milliards à la BNA d'El Oued

Des milliers d'habitants de la localité de Zgoum (10 km d'El Oued) sont sortis, hier, dans la rue pour protester contre «les lourdes peines» prononcées avant-hier, par le tribunal d'El Oued à l'encontre de 6 accusés, dont un investisseur, en l'occurrence Menagar Abdelkader (72 ans) et son fils, habitant la localité précitée et accusés dans l'affaire liée au détournement de 52 milliards à la BNA d'El Oued.
Les protestataires, dont des femmes et des enfants, ont coupé la RN16 (El Oued-Tébessa) à l'aide de pneus auxquels ils ont mis le feu et de blocs de pierre ; ils qualifient le verdict d'«injuste». Au moment où nous mettions sous presse, des sources bien informées ont indiqué que tous les établissements, structures et services (mairie, magasins d'alimentation générale, poste et boulangerie) de cette localité étaient fermés.
Selon des avocats, les deux expertises qui avaient été demandées par la justice étaient en faveur de l'accusé Menagar Abdelkader. Pourtant, celui-ci a été condamné à 8 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500 millions de centimes. Il a également écopé de la dissolution de toutes ses entreprises avec vente de ses biens. Fait qui a choqué les habitants de la localité, qui s'attendaient à l'acquittement de cet homme qui est dans les affaires depuis les années 1980. Pour rappel, l'affaire du détournement de 52 milliards à la BNA a éclaté au mois d'avril 2011 quand le directeur de l'agence BNA d'El Oued, son comptable et 4 clients de cette banque ont été mis en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal d'El Oued pour le détournement de 52 milliards de centimes.
Les services de police judiciaire de la sûreté avaient déclenché une enquête minutieuse suite au rapport de la commission bancaire composée de l'inspection régionale de la banque de Constantine et de la direction régionale de Sétif. L'affaire a éclaté suite à des plaintes émanant de 12 clients de ladite banque, signalant des retraits irréguliers de sommes colossales de leurs carnets d'épargne. Selon l'enquête de police, c'est le directeur de l'agence BNA qui en était l'auteur. Le détournement en question s'étale sur la période allant de 2003 à 2011.