Protéger la planète Terre

70% des Algériens vivent dans les villes. La civilisation du béton dégrade grandement l'environnement. Rarement une présentation ne m'a subjugué autant que celle d'Ahmed Djoghlaf, l'orateur de cette conférence animée sous le thème «Défis et opportunité du développement durable».Il y a des rencontres dans la vie d'un homme qui vous marquent de façon durable par leurs empreintes indélébiles. Cette rencontre avec ce conférencier hors pair était de cette nature. Justement, le thème même de cette conférence était la durabilité, celle de la vie sur Terre. Le taux d'extinction des espèces végétales et animales est aujourd'hui mille fois supérieur au taux naturel de disparation des espèces sur Terre. Selon l'orateur, la sixième extinction des espèces a déjà commencé, mais elle est la première à être générée par une seule espèce parmi des millions d'autres : l'espèce humaine devenue désormais inhumaine.L'orateur a parlé d'une nouvelle ère géologique dénommée par les experts du Musée d'histoire naturelle de Paris, une référence mondiale en la matière, d'«anthropocène» pour qualifier ce crime contre soi, contre l'humanité et contre sa propre progéniture. Plus de 50% des zones humides de la planète ont disparu depuis le début de la révolution dite industrielle. Chaque année, plus de 13 millions d'hectares de forêts disparaissent. Les chiffres qui défilaient sur l écran blanc de la salle de conférences me nouaient l'estomac et me donnaient le tournis. Les images de mes enfants et de leur sombre avenir m'assaillaient le cerveau. L'orateur a tenu à rappeler une citation du Mahatma Ghandi, selon laquelle «la Terre peut répondre aux besoins de tout le monde mais ne peut satisfaire l'avarice de certains». Il a conclu que finalement le développement durable c'est le mode de vie de nos ancêtres qui ont su de tout temps vivre en harmonie avec la nature.Les changements climatiques ont été présentés comme l'une des causes majeures de la déperdition de la vie sur Terre, à l'origine de la disparition de 30% des espèces sur Terre. L'urbanisation forcenée et mal pensée de la planète ainsi que la «bétonisation» des terres fertiles ont été aussi présentées comme une autre cause majeure de la dégradation de cet environnement qui a permis à l'humanité de prospérer durant les 10 000 dernières années. Le cas de l'Algérie a été cité comme référence. Au lendemain de l'indépendance, 30% de la population algérienne vivait dans les villes.Ils sont aujourd'hui 70% et bientôt 85%. Mais, selon cet expert des questions environnementales de renommée mondiale, la cause principale de cette dégradation effrénée réside dans l'ignorance des bienfaits irremplaçables de Dame nature. La civilisation du béton a pris le pas sur la civilisation plusieurs fois millénaires de nos aïeux. C'est donc pour semer très tôt dans l'esprit des enfants du monde l'amour de la nature que le conférencier a annoncé le dépôt auprès du ministère de l'Intérieur d'une demande d'agrément de l'association des Amis de la vague verte, avec la participation de plus de 17 wilayas. L'Assemblée constitutive est prévue au lendemain même de l'obtention de l'autorisation de la mise sur pied de cette association à vocation universelle.