En dépit de la réception des milliers de mètres cubes d'eau polluée, aucune odeur nauséabonde ne se dégage de cet espace situé au pied du mont Chenoua, sur lequel sont érigés les différents compartiments de cette infrastructure de l'Office national de l'assainissement (ONA), qui aura coûté 700 millions de dinars. Actuellement, la STEP de Tipaza traite quotidiennement un volume estimé à quelques milliers de mètres cubes d'eau polluée. Le liquide noirâtre et puant doit d'abord passer par le réservoir du traitement primaire pour éliminer les gros déchets solides, avant de passer par le bassin de dessablage et de déshuilage par le système de barbotage, ce qui constitue le traitement secondaire. Après ces deux étapes, l'eau est acheminée vers le bassin biologique pour une aération prolongée.Un processus qui empêche la dégradation des bactéries. Un volume impressionnant d'eau est versé dans les 2 bassins biologiques. Ces derniers sont pourvus des aérateurs qui fonctionnent en alternance pour empêcher la décantation et la fermentation des bactéries. Le liquide arrive ensuite dans le bassin clarificateur. L'eau est séparée de la boue pour devenir claire et pure. L'excès de boue est alors dirigé vers l'épaississeur pour être déshydraté d'une manière mécanique à l'aide d'un produit, tandis que l'autre partie de la boue sera recyclée une fois de plus dans les bassins biologiques. L'eau pure et la boue sont par la suite enlevées par les agriculteurs. « Il faut encourager les fellahs à utiliser la boue et l'eau traitées par la STEP à titre gratuit dans un premier temps.Il s'agit d'une autre forme de soutien de l'Etat aux fellahs. C'est une riche expérience avant de passer à la facturation », avait déclaré le ministre des Ressources en eau lors de sa visite sur ce site au début de l'année 2008. A noter que durant le mois de février 2009, sur une quantité de 100 000 m3 d'eau polluée, la STEP de Tipaza avait produit 51 tonnes de boue, 4m3 de graisse et des huiles, 1m3 de sable et enfin 1m3 de déchets solides. Durant la saison estivale, la quantité d'eau polluée atteint 200 000 m3, entraînant mensuellement une quantité de boue de 81 tonnes. Pour s'assurer de la qualité de l'eau traitée et de la boue récupérée, les responsables de la STEP de Tipaza sollicitent l'Observatoire national de l'environnement et du développement durable (ONEED) pour commander des analyses de métaux lourds sur les échantillons de l'eau et la boue de la STEP de Tipaza.Ces analyses sont prises en charge financièrement par l'ONA. « Nous avons déjà une clientèle de 16 fellahs qui viennent enlever la boue à titre gratuit » nous indique M. Debi, directeur de l'ONA de Tipaza. Et d'ajouter : « Nous voulons à présent maintenir la bonne qualité de notre eau et de notre boue, en les analysant à chaque fois. Le résultat de ces analyses nous permet par ailleurs de suivre l'évolution de la pollution de l'eau à Tipaza. » Le laboratoire de la STEP vérifie les paramètres de pollution de l'eau dès son entrée à l'unité , tandis qu'une seconde analyse de cette même eau est effectuée après son traitement par les ingénieurs de la STEP. Les normes internationales en la matière sont respectées à la STEP de Tipaza, affirme-t-on.Or, lorsque l'oued est en crue, la STEP ne réceptionne pas le flux des eaux, car il charrie tous les déchets lourds qui risquent de causer des problèmes aux machines de la STEP. A proximité des bassins de traitement, quelques plants empêchent les mauvaises odeurs des eaux polluées de se dégager. On ne sent pas ces odeurs qui incommodent quand on se retrouve à l'intérieur de cette unité d'épuration et de traitement des eaux usées. En somme, la STEP de Tipaza est une structure modèle qui mérite plus d'attention, en raison de son rôle dans le domaine de la protection de l'environnement, notamment la préservation du littoral, mais aussi de son apport en faveur du secteur agricole.
Posté Le : 15/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M'hamed H.
Source : www.elwatan.com