Algérie

Protection sociale : pour un système plus résilient



Le système algérien de protection sociale est «généreux», mais il reste un système classique et dont «le problème de viabilité et pérennité est posé», ont déjà alerté des experts. Dans un pays où la gratuité des soins est un «modèle unique» au monde, le système de protection sociale en Algérie se trouve réellement menacé à croire les dirigeants de la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS). Paradoxe typiquement algérien, dans un pays où 70% de la population est jeune, les dépenses de santé coûtent très cher à l'Etat. Dans des pays du vieux continent où la population est la plus âgée, les dépenses de santé sont présentées comme moins coûteuses que dans notre pays. Dans cinq ou dix ans, les Algériens ne pourront plus prendre en charge leurs dépenses de santé, si le système de protection sociale n'est pas réformé en profondeur. Et pour sensibiliser les citoyens sur cette question épineuse, la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS) a lancé, à travers ses différentes agences, réparties sur le territoire national, une campagne de sensibilisation qui se poursuivra jusqu'au mois de mars 2024. «La CNAS veut mettre fin à l'utilisation abusive de la carte Chifa par son titulaire ou par une tierce personne, à la délivrance de certificats médicaux de complaisance et au maintien de cette carte par le pharmacien conventionné, les médecins, tous secteurs confondus, les cliniques conventionnées par la CNAS (cliniques spécialisées dans la chirurgie cardiovasculaire, d'hémodialyse, et d'accouchement)», selon un communiqué rendu public par la CNAS. La CNAS multiplie l'organisation de journées d'étude, des séances-débats ainsi que des journées ‘portes ouvertes', pour attirer l'attention sur la menace qui pèse sur le système de protection sociale en Algérie. Cas concret, pour une wilaya comme Tiaret, qui compte près de 320.000 assurés sociaux, plus de 1,5 million d'ordonnances ont été délivrées par les médecins traitants en 11 mois, soit près de 500 milliards de centimes de frais médicaux remboursés.Pour les services de contrôle de la CNAS, des médecins prescripteurs ont la «main légère». Certains prescrivent jusqu'à 20 médicaments dans une seule ordonnance, sans parler du nombre effarant de congés maladie de complaisance. Tout comme les pensions et allocations de retraite, la solidarité intergénérationnelle se trouve mise en danger si les dépenses de santé continuent de grimper de façon exponentielle alors que le pays se targue d'avoir la population parmi les jeunes de la région MENA. Des experts algériens ont déjà souligné la nécessité de développer une nouvelle stratégie permettant la mise en place d'un système de protection sociale «plus résilient et plus réactif». A commencer par la lutte contre l'informel (non déclaration et sous déclaration) de sorte à ce qu'il contribue dans les recettes par le biais des cotisations.


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