Algérie

PROTECTION SOCIALE PIETINEE PAR LE GOUVERNEMENT POUR LES PERSONNES LES PLUS DEMUNIES



Une année de retard, mais «heureusement» que les prochaines échéances électorales rappellent au gouvernement les engagements pris il y a plus d'un an ! Cette fois-ci, achat de «paix sociale» oblige et «lutte» contre l'abstention électorale, les heureux bénéficiaires des largesses opportunistes et conjoncturelles du gouvernement, ce sont les personnes affiliées au dispositif d'activités d'intérêt général dont la misérable et insignifiante indemnité mensuelle de 3000 DA passera à 6000 DA à partir de la fin de ce mois.
«Mieux» encore, et plus grave, la limite d'âge pour bénéficier de ce dispositif passe de 40 à 59 ans, la plus horrible recette pour «fabriquer» des chômeurs-allocataires à vie, qui plus est, sans droit à la retraite, puisque l'Etat ne prend en charge que les cotisations de l'assurance-maladie !
Ce n'était pas un poisson d'avril : l'indemnité mensuelle des personnes bénéficiaires du dispositif d'activités d'intérêt général (IAIG) passera à 6000 DA par mois à partir de fin avril en cours, avec effet rétroactif de juillet 2011, selon l'Agence du développement social (ADS). «Dans le cadre des nouvelles mesures décidées par le Conseil des ministres du 22 février 2011, les personnes défavorisées et sans revenu, bénéficiaires du dispositif de l'IAIG, percevront à partir de la fin avril une indemnité mensuelle de 6000 DA, fixée actuellement à 3000 DA», a annoncé à l'APS le directeur général de l'ADS. L'effet rétroactif de cette augmentation est applicable à partir de juillet 2011 et s'étalera jusqu'au mois de mars 2012, a-t-il fait savoir. Le mode de paiement des bénéficiaires, effectué actuellement en espèces par les receveurs des postes, sera maintenu jusqu'à juillet 2012 et se fera par la suite par le compte courant postal (CCP). L'ADS avait procédé depuis 2011 à l'ouverture de comptes CCP pour ces bénéficiaires qui sont actuellement au nombre de 284 000 personnes en situation de précarité âgées entre 18 et 59 ans et sont aptes au travail. En effet, l'augmentation de cette indemnité intervient suite au transfert des bénéficiaires de l'IAIG dans le dispositif d'activité d'insertion sociale (DAIS) dont l'indemnité est fixée à 6000 DA par mois. Le transfert des bénéficiaires de l'IAIG dans le dispositif d'activité d'insertion sociale (DAIS) est entré en vigueur par la promulgation d'un texte réglementaire le 19 février dernier. Il intervient en application des décisions du Conseil des ministres du 22 février 2011, destinées à valoriser davantage les dispositifs d'emploi, notamment celui de l'emploi d'attente géré par l'ADS, toujours selon le directeur de cet organisme. Il s'agit d'un programme d'insertion professionnelle par le social dans le cadre de la lutte contre l'exclusion par l'intégration de ces catégories démunies dans des chantiers d'activités d'intérêt général, notamment des métiers d'entretien, en contrepartie d'une indemnité. Et le chef de l'ADS de préciser que les bénéficiaires de l'IAIG sont couverts par la Sécurité sociale, mais sans plus de détails, et pour cause : cette couverture sécurité sociale se limite à un très faible taux de cotisation, et uniquement l'assurance-maladie. Cette cotisation ne comprend pas une quote-part retraite : quelle injustice sociale créée par le gouvernement ! Pour rappel, c'est l'Etat qui cotise pour eux auprès de la CNAS. Comble de la catastrophe, l'Etat étant un très mauvais payeur, la CNAS a toutes les peines du monde à récupérer ces cotisations : c'est d'autant plus grave que l'assurance- maladie de ces assurés sociaux démunis est largement déficitaire ! Pourquoi exclure les plus démunis d'une protection sociale dont ils ont le plus besoin, d'autant que ces centaines de milliers de bénéficiaires de l'IAIG ont très peu de chances de basculer dans le monde du travail et d'avoir un jour une activité salariée déclarée à la Sécurité sociale (donc le droit à la retraite). Même pour les plus chanceux d'entre eux, qui trouveront un emploi déclaré, les années du dispositif d'activités d'intérêt général seront des années en moins pour le calcul de la retraite. D'ailleurs, le gouvernement est tellement peu convaincu que ces personnes auront un jour un emploi salarié déclaré à la Sécurité sociale, qu'il vient de repousser la limite d'âge du bénéfice de l'IAIG. Il préfère les parquer à vie dans ce dispositif pour les très démunis.
La limite d'âge passe de 40 à 59 ans, ou comment «fabriquer» des chômeurs-allocataires à vie !
En effet, l'âge limite pour bénéficier du dispositif d'activités d'insertion sociale (DAIS), destiné aux chômeurs en situation de précarité, est porté de 40 à 59 ans à compter de la fin du mois d'avril, selon l'Agence du développement social (ADS). Le Conseil des ministres du 22 février dernier avait arrêté «des décisions destinées à valoriser davantage les dispositifs d'emploi, notamment celui de l'emploi d'attente géré par l'ADS». Les nouvelles mesures relatives à ce dispositif portent également sur le prolongement de la durée de cette insertion sociale passant d'une année renouvelable une fois à deux années renouvelables. Toujours selon le gouvernement, le programme DAIS, qui compte actuellement 140 000 bénéficiaires âgés entre 18 et 40 ans et qui s'inscrit dans le dispositif d'emploi d'attente, porte sur la politique d'insertion sociale visant la lutte contre la pauvreté et la marginalisation. Le directeur général de l'ADS a expliqué que ces nouvelles procédures sont intervenues après le transfert des 284 000 bénéficiaires du dispositif de l'indemnité pour activités d'intérêt général (IAIG) dans le dispositif DAIS pour atteindre un total de 424 000 bénéficiaires. Il a révélé que le programme de l'agence pour l'année 2012 prévoit d'ouvrir quelque 100 000 nouveaux postes d'insertion sociale. En totalité, cela fera plus de 500 000 personnes pour qui l'Etat ne cotisera pas pour leur retraite. Quel gâchis autorisé !




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