Algérie

Protection et lutte contre les crimes d'enlèvement: Vers un retour de la peine de mort



? «La loi relative à la protection et la lutte contre les crimes d'enlèvement en Algérie est inspirée des orientations du président de la République, même si la prévention et la répression de ce genre de crimes figuraient déjà dans le code pénal de 1996 », a indiqué hier, le procureur général adjoint près la Cour d'Alger, El-Orabi Tahar, sur les ondes de la radio nationale. En effet, expliquant que la nouvelle loi de lutte contre les enlèvements des personnes, adoptée dernièrement par les deux chambres du Parlement, a « un caractère préventif mais surtout répressif », l'invité de la radio a également indiqué qu'il est attendu du nouveau texte de loi qu'il « mette en oeuvre une stratégie nationale, et des stratégies locales, pour prévenir les crimes d'enlèvement, lesquelles sont élaborées et mises en ?uvre par les organismes publics avec la participation de la société civile », a-t-il dit. La nouvelle stratégie de l'Etat « tiendra compte des spécificités de chaque région du pays, avec une évaluation précise des facteurs de risque et la définition des moyens à mettre en place pour juguler ce phénomène des kidnappings, et définir le champs d'intervention de chaque instance », a encore expliqué le procureur général adjoint près la Cour d'Alger. La prévention porte également, selon le même magistrat, sur l'adoption de mécanismes de veille et d'alerte précoce et la réalisation d'études sur leurs causes pour en identifier les motifs (...), avec la mise en place d'un système informatique national sur les crimes de kidnapping, en vue de faciliter le travail des organes chargés de la prévention. Etayant ses propos avec plus de détails, l'invité de la radio a expliqué que « grâce à la nouvelle loi, une prise en charge sanitaire et psychosociologique des victimes sera assurée, outre les mesures énoncées, dans la même loi, pour leur réinsertion dans la société en leur facilitant l'accès à la justice afin de faire valoir leurs droits » a-t-il souligné. Le magistrat a, par ailleurs, indiqué que le phénomène des enlèvements en Algérie « n'est pas aussi répandu contrairement à ce que certains pensent, au vu du travail des différents services de sécurité pour lutter contre ce fléau », a-t-il affirmé, ajoutant que la nouvelle loi « sera, à la fois, préventive et répressive », a-t-il tenu à préciser.« Les peines contre ce genre de crimes seront durcies pouvant aller jusqu'à la perpétuité ou la peine de mort pour les cas d'enlèvement d'enfants avec recours à la torture, violence sexuelle ou demande de rançon, une peine de mort qui pourrait être appliquée prochainement, puisque rien n'empêche son application effective ni que l'Algérie soit engagée avec un quelconque texte ou convention interdisant son exécution », a, encore, affirmé le procureur général adjoint près la Cour d'Alger. Au sujet des différentes causes à l'origine du phénomène des kidnappings, l'invité de la radio a notamment cité « les conflits familiaux, l'exploitation sexuelle des enfants, la demande de rançon ou encore la traite des personnes et le trafic d'organes».
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, avait déclaré, le 24 nombre dernier, que la nouvelle loi « prévoit la possibilité pour le Parquet général de déclencher systématiquement l'action publique même en l'absence de plainte ». En vertu du même texte, « les associations et les organismes activant dans le domaine de la protection des droits de l'Homme pourront porter plainte devant les juridictions et se constituer partie civile avec demande de réparation », avait affirmé Zeghmati, devant les membres du Conseil de la nation.


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