Algérie

Protection du consommateur : Des producteurs de boissons pointés du doigt



L'Association nationale des producteurs de boissons (ANPB) plaide pour le durcissement de la loi, pour lutter efficacement contre le marché informel dans le secteur, mais aussi la lutte contre certains « producteurs véreux » qui ne respectent aucune norme dans la fabrication des boissons.

Joint hier par téléphone, le président de l'ANPB, M. Hamani Ali, n'a pas mâché ses mots à l'encontre de ces gens qui sont, dit-il, dépourvus de tout sens moral et qui ne pensent qu'à gagner de l'argent sur l'autel de la santé, voire de la vie du consommateur.

«La législation n'est pas assez sévère en matière notamment de respect de l'hygiène », s'est désolé M. Hamani, qui a tenu à rappeler le nombre de plus en plus préoccupant de cas d'intoxication recensés dans notre pays ces derniers temps. Le responsable le l'ANPB a souligné, jeudi dernier à l'occasion d'un point de presse animé au terme d'une assemblée générale ayant permis sa réélection à la tête de l'association, que les producteurs et le mouvement associatif doivent contribuer à organiser le marché national de la boisson et protéger le consommateur algérien de l'informel.

Les associations de protection des consommateurs sont une partie importante dans la lutte contre tous les « charlatans » attirés par le gain facile et qui n'hésitent pas à inonder le marché de boissons qui ne répondent souvent à aucune norme, nous a déclaré M. Hamani qui souligne que très souvent, ces « filières de production » sont implantées dans des régions enclavées du pays pour échapper au contrôle des autorités.

Il fera savoir, par ailleurs, que son association est depuis plusieurs mois en contact avec la direction générale des Douanes, pour mettre en place une fourchette des prix de boissons et des matières premières utilisées dans leur fabrication à partir de données réelles et non sur de fausses déclarations faites souvent par des importateurs. Le président de l'ANPB annoncera à ce sujet qu'une commission sera installée pour évaluer les prix d'un certain nombre de boissons importées. M. Hamani a fait état, hier, qu'il existe des produits importés et dont les prix portés sur les fiches sont inférieurs au coût de revient de l'emballage. D'après le CNIS, poursuit notre interlocuteur, il est établi formellement qu'un certain nombre de boissons sont sous facturés par les importateurs, ce qui porte ainsi un coup aux producteurs nationaux qui, en plus de faire face à tous les produits contrefaits et commercialisés en Algérie, doivent également se battre devant une concurrence déloyale imposée par ces importateurs de boissons. Tout comme il soulignera que la Zone de libre-échange arabe, entrée en vigueur depuis janvier dernier, profite pour l'heure plus à certains pays arabes que producteurs nationaux. Il expliquera que l'Egypte et la Tunisie, à titre d'exemple, dont le sucre est subventionné, bénéficient des mêmes avantages tarifaires alors que la réglementation l'exclut chez nous. M. Ali Hamani nous a déclaré que l'Association nationale des producteurs de boissons a saisi officiellement le ministère du Commerce. Ce dernier, ajoute le président de l'ANPB, a réagi en mettant en place un comité technique pour le suivi et l'établissement d'une « liste négative », à savoir une liste qui fixe l'ensemble des produits qui ne bénéficient pas des avantages de la Zone de libre-échange arabe. Enfin, M. Ali Hamani a tenu à faire savoir que depuis le début de l'année, les institutions de l'Etat, notamment les Douanes et le commerce, commencent à réagir positivement quant à la nécessité de faire face ensemble au marché informel de la boisson. Plusieurs rencontres avaient été organisées entre l'ANPB et ces institutions, conclut M. Hamani.




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