Algérie

Protection de l'environnement : Un concours inédit



Protection de l'environnement : Un concours inédit
Cette manifestation vise à tirer la sonnette d'alarme sur l'état plus que déplorable des sanitaires en milieu scolaire, dans les mosquées, les cafés, les restaurants, les hôtels, ainsi que dans les grandes villes du pays. Dans le cadre de l'amélioration des conditions pour une vie digne et la protection de l'environnement, et à l'occasion de la « Journée mondiale des sanitaires », fêtée sur une initiative internationale chaque 19 novembre depuis 2001, est-il indiqué dans un document émis par l'association « Fassila : Espaces verts », cette dernière chapeaute, en coordination avec la ligue des activités culturelles et scientifiques de jeunesse de la wilaya de Biskra, un concours national tout à fait inédit en Algérie sur le thème de la problématique des « Sanitaires et toilettes publics. » L'association en question, rebondissant sur cet événement, tente de mettre en avant un problème tout à la fois de santé et d'organisation des espaces publics et d'aménagement de lieux d'aisance dignes de ce nom.Ouverte aux artistes, artisans, architectes, décorateurs, médecins, enseignants, universitaires, inventeurs, techniciens, photographes et caricaturistes âgés de 13 à 35 ans, invités à présenter des travaux de recherche, des techniques nouvelles de recyclage des déchets, des 'uvres artistiques, des plans et dessins de vespasiennes fonctionnelles et adaptées aux moeurs locales, cette manifestation, ajoutent encore les organisateurs, vise à tirer la sonnette d'alarme sur l'état plus que déplorable des sanitaires et W.-C. en milieu scolaire, dans les mosquées, les cafés, les restaurants, les hôtels et les grandes villes du pays, et à promouvoir des travaux montrant l'importance du réseau d'assainissement dans la vie de tous les jours et les répercussions néfastes en cas d'absence ou de défectuosité de celui-ci.La sensibilisation des autorités locales et des citoyens sur les dangers et les maladies induits par des toilettes insalubres, est l'autre objectif poursuivi par les membres de « Fassila », qui rappellent aux institutions, administrations et entreprises, l'impératif de rénover les réseaux d'assainissement et d'aménager des sanitaires selon de nouvelles normes édictées l'an dernier par 53 pays, lesquels en 2008, sous le slogan « Sanitation is dignity », avaient démontré le lien direct entre hygiène, santé et dignité humaine.Des conditions d'hygiène létalesLes autorités compétentes de ces pays avaient été sensibilisées et informées afin que soit mis à la disposition des citoyens des lieux d'aisance modernes et sains. Reprenant les chiffres et statistiques d'une étude réalisée dernièrement, le document révèle aussi qu'un tiers de la population mondiale n'a pas accès aux toilettes, vivant sans aucun équipement d'évacuation des déchets, sans même les conditions minimales d'hygiène, que deux millions de personnes par an meurent des suites de maladies comme le choléra, se développant à la faveur de lieux d'aisance mal entretenus, et que toutes les 20 secondes, un enfant de moins de 5 ans perd la vie à cause de mauvaises conditions d'hygiène en milieu familial.En ce qui concerne l'Algérie, d'après des statistiques de 1998, 28,64% des habitations occupées ne sont pas alimentées en eau potable, tandis que 18,20 % ne sont pas dotées de toilettes, 44,70% n'ont pas de salle de bain et 33,30 % ne sont pas raccordées au réseau d'assainissement communal. Au vu des grands efforts consentis par l'Etat pour améliorer l'habitat et les conditions de vie dans les cités et les concentrations urbaines, la situation s'est catégoriquement améliorée dans les espaces privés, mais l'absence de W.-C. publics, ou quand il y en a, leur état est indescriptible du fait d'un déficit d'entretien et de main-d'oeuvre, est le talon d'Achille des villes algériennes. Même celles qui se targuent d'être des pôles touristiques ne dérogent pas à « la règle » qui veut que les water-closets, en dépit de leur importance, n'ont pas la considération qu'ils méritent, où que l'on soit en Algérie.De l'avis de tous, visiteurs nationaux de n'importe quelle ville du Nord ou du Sud, surtout les femmes, et touristes internationaux, ont du mal à se soulager dans la dignité et le respect. A Biskra, la situation des vespasiennes n'est pas plus reluisante que dans tout le reste du pays. Il y en a 4 ou 5, aussi anciennes que Mathusalem, les murs tagués, crasseux, bouffis par l'humidité, continuellement inondées et complètement inconfortables. « Il vaut mieux ne pas avoir envie d'y aller », dira un jeune, qui pense qu' « un tel thème est de bon aloi en ce moment ».


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