Algérie

Protection de l'environnement à l'étude



Il nous est arrivé d'assister à plein-temps ou partiellement aux tenues des assemblées ordinaires ou extraordinaires. Cette dernière en date, tenue le 30 du mois de décembre 2019, après avoir été reportée une fois, avait pour ordre du jour deux points : le premier consacré à l'environnement et le second à la réalisation de la ligne de chemin de fer reliant Djelfa à Laghouat et Djelfa à Boughezoul. Pour le premier point, le rapporteur a fait la lecture du document en entier pendant quatre heures et demie.Le document en question est très élaboré, dans le fond et dans la forme, c'est la première fois qu'une commission réalise un tel travail. Sauf que ce n'est pas toute l'assistance qui a bénéficié de copies dudit document. Cette fois-ci, le document sur le climat et l'environnement ne jonchait pas les dessous des tables comme d'habitude. Les polycopies lourdes en forme de pavé et pleines de tableaux de bord étaient abandonnées comme les cahiers des écoliers cancres en fin d'année scolaire. Si l'on se réfère à toutes les questions soulevées, il nous faudrait plusieurs éditions de la NR pour rapporter, un tant soit peut, avec un minimum de fidélité ce qui a été lu, soulevé et débattu. C'est la première fois que des problèmes de fond ont été mis sur la table. Certains élus en majorité universitaires ont marqué de leurs empreinte l'élaboration du document.
C'est aussi la première fois que certains élus ont pris connaissance qu'à travers le monde 14 grandes catastrophes sont répertoriées par les organisations onusiennes l'Algérie est touchée par dix de ces quatorze catastrophes. La région de Djelfa est concernée par sept catastrophes majeures. La pollution des mers par le pétrole, les vents violents et les éboulements de terre sont exclus et c'est l'évidence même. Le rapporteur de la commission les énumère : 1) La sécheresse. 2) Les inondations. 3) Les invasions de criquets pèlerins. 4) Les épidémies et épizooties. 5) Les incendies de forêts. 6) Les dangers technologiques. 7) Les tremblements de terre. Le rapport de la commission a été scindé en quatre axes principaux. Le premier enregistrant l'état des lieux, le second chapitre énumérant et répertoriant les établissements classés, le troisième traitant la situation des déchets et le quatrième chapitre a soulevé les grands dangers potentiels qui menacent la région. Djelfa peut se targuer d'être une des wilayas les moins touchées par les grands problèmes climatiques. Elle reste toute fois fragile.
Des milieux naturels : les dernières forêts naturelles du Senalba sur les deux flancs des monts des Ouled Naïl de l'Atlas Saharien au centre, au pied de mont de l'Ouarsenis au Nord et les grands et spacieux parcours steppiques pour le pâturage au sud, sur les larges berges de l'oued Jedi. Une grande partie du nord de la wilaya, traversée par les Hauts-Plateaux, sont autant de reliefs et constituants naturels de la géographie de la région, fragiles et rudes. Si au sud de la wilaya limitrophe à Ouargla, les nappes albiennes, barrémienne et sénoniennes constituent des sources presque intarissables et profondes au nord de la wilaya, tout le réservoir hydrique est presque à fleur du sol. C'est ce qui le rend plus fragile d'autant plus que toutes les eaux souillées rejetées le sont par épandage, ce qui fait augmenter les possibilités de pollution des seules eaux potables. Le facteur démographique le plus élevé d'Algérie est aggravant concernant l'occupation des espaces, à la fois dense et éparse, en même temps non maitrisable. Parmi les dangers qui menacent l'environnement c'est la souillure de l'eau potable.
A Djelfa, qui est la septième wilaya en termes de surface et la quatrième en termes de population, le foyer moyen est de 6,8 personnes. Il est en perpétuel évolution, d'où une consommation en exponentiel des tous les aliments de l'eau et de leur rejet dans la nature. En cette wilaya, une seule station d'épuration des eaux souillées et à l'arrêt durant presque 50% du temps. Alors que d'autres wilayas montagneuses au Centre à l'Est et à l'Ouest du pays disposent jusqu'à dix stations d'épuration, alors que leurs populations sont beaucoup moindres que celle de Djelfa. Un universitaire très porté sur les statistiques comparative, nous fera la démonstration suivante : une wilaya du centre, dont la population est estimée à la moitié de celle de Djelfa, dispose de cinq stations d'épuration, soit une station pour 200 mille habitants, et à Djelfa, une seule station pour 2 millions d'habitants. Une autre wilaya dans l'ouest du pays, dont la population est beaucoup moindre, soit 400 mille habitants, est dotée de sept stations de tailles moyennes, soit une station pour cinquante-cinq mille habitants.
Au total, ce sont plus ou moins 201 stations d'épuration, ajoutera-t-il, pour un ratio d'une station pour 20.000 habitants alors qu'à Djelfa, c'est une station pour deux millions. Il finira son intervention par une revendication adressée au ministère des Ressources en eau : «rendez publiques les informations sur les deux cent step et leurs lieux d'implantation». On lui a alors posé la question suivante : «qu'est-ce que vous voulez dire par là ' Est-ce que vous voulez un nivellement par les bas '». Non, c'est une mise à niveau pour le croissant de la pauvreté et de la misère (Msila, Djelfa, Laghouat et Tiaret). D'ailleurs, certaines questions, lors du débat relevaient l'injustice subie par la wilaya dans la répartition infrastructures de base dont les stations d'épuration des eaux usées. Parfois, le dicton « à malheur chose est bon» devient bénéfique. L'absence d'eau dans les canalisations fait qu'il y a une consommation modérée, d'où un rejet moindre et une souillure des nappes relativement retardée.
L'autre effet, qui doit être endigué dans l'avenir proche, est celui des néoruraux qui s'installent sur les terres agricoles. Par vagues éparses ou en groupe, généralement au-dessus des nappes. Il serait judicieux d'initier la pratique des jardins filtrants. Une autre élue nous fera remarquer, lors d'une discussion au moment de la pause-déjeuner, qu'avec les changements climatiques que la planète est en train de subir, l'Algérie sera touchée par les grandes inondations, Djelfa ne sera pas en reste. Il faut que l'on se prépare à cette période par la protection de nos villes et villages, par le traitement des berges, des oueds qui traversent les villes. Quant à la gestion des déchets, Djelfa est juste derrière la wilaya d'Alger en termes de quantités ramassées. Là encore, les disparités sont criardes au grand jour. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur est vingt fois plus important. Le salaire minimum est cinq fois plus conséquent. Le parc roulant spécifique est incomparable.
Pour les budgets alloués, soit pour l'équipement ou l'exploitation, la différence est abyssale. La seule différence, ce sont les intervenants à Alger, seul l'Etat a la charge de la collecte et du traitement des déchets ménagers, tandis qu'à Djelfa existe une myriade de petits et gros intervenants. Il y a même des personnes qui se sont présentés aux élections pour être élus et ensuite bénéficier directement, ou par personnes interposées, de marchés du ramassage des ordures ménagères. Les plus gradés ont emboité le pas aux ex-dirigeants, faisant bénéficier leurs enfants de marchés. Aux yeux des djelfaouis, ce sont des racleurs, voleurs, alors que c'est du «pipi de chat» qu'ils perçoivent. Le dossier intitulé «d'ordures et d'ordures». Une courageuse élue soulèvera le problème de l'AN D qui n'a pas été accompagné par l'Agence nationale des déchets. Sujet sur lequel nous reviendrons lors de notre prochaine édition. Nous reviendrons aussi sur la suite de l'assemblée ordinaire de l'APW du 30/12/2019. Le second point à l'ordre du jour le «train en traintrain». Les débats et les coulisses. Le pourquoi du choix des sujets et les causes des retards du chemins de fer.


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