C'est une reprise de la «théorie du fou» de Nixon qui jugeait souhaitable que l'Amérique soit dirigée par «des cinglés au comportement imprévisible, disposant d'une énorme capacité de destruction, afin de créer ou renforcer les craintes des adversaires».Cette prose délirante justifie en quelque sorte la transformation des «grandes démocraties» en «voyoucraties», respectant les trois critères qui, selon l'un des «nouveaux historiens» israéliens, Avraham Shlaim, professeur émérite à Oxford, définissent l'Etat voyou, le «rogue state» des Anglo-Saxons : violer régulièrement la légalité internationale, détenir des armes de destruction massive, utiliser le terrorisme pour terroriser les populations civiles. C'est ainsi que Robert McNamara, ex-secrétaire américain à la Défense (de 1961 à 1968), estime en juin 2000 (The International Herald Tribune) que les Etats-Unis sont devenus un «Etat voyou». Noam Chomski fera de même au début des funestes «printemps arabes», constatant que son pays «se place au-dessus du droit international». A l'heure où le Grand-Moyen-Orient est ravagé par l'extrémisme islamiste, patronné par les Occidentaux et leurs affidés régionaux, le débat sur l'éthique dans les relations internationales est pipé. Le conflit n'est plus entre un monde «libre» et un monde «totalitaire», mais entre les partisans du droit international et du respect mutuel entre nations et ceux qui se comportent en Etats voyous, guidés par la «théorie du fou» et la stratégie du «chaos innovateur». Conviction réelle pour les uns, leurre pour les autres, la référence au droit international n'a pas la même valeur pour les deux camps : les prêcheurs de guerre jouent avec l'idée d'un conflit mondial qui assurerait leur triomphe... sauf si l'équilibre militaire des forces rend leur victoire trop incertaine. La Russie vient donc de bouleverser la donne en proposant sa «grande coalition» et en se lançant dans une lutte globale contre les terroristes, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et à la demande du gouvernement de Damas, tout en recherchant une solution politique entre Syriens, en application de l'accord de Genève. C'est un pavé dans la mare où depuis un an s'ébat presque seule la coalition US, dont les frappes infinitésimales détruisent la Syrie sans beaucoup nuire aux terroristes de Daech. C'est un pas important en direction de la paix, conforme au droit international. Les Européens saisiront-ils la perche ' On l'a entendu à la tribune onusienne, le représentant du «pays des lumières», François Hollande, est plongé tout entier dans ses menées obscures et nourrit une obsession pathologique qui a pour nom Bachar, lequel doit être «neutralisé» et exclu de toute transition politique : «On ne peut faire travailler ensemble victimes et bourreau. Assad est à l'origine du problème : il ne peut pas faire partie de la solution.» (A suivre)
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Posté Le : 14/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C A
Source : www.lnr-dz.com