Propos de jeunes après les décès d’El Hamri

«Nous ne sommes ni des hooligans ni des vendeurs de kif» Les déclarations des jeunes d’El Hamri témoignent et résument, à elles seules, du ras le bol qu’ils tentent d’évacuer à haute voix. Aussi, un jeune universitaire qui tenait à le faire savoir, non pas pour mettre en exergue son diplôme, mais plutôt pour ôter cette étiquette qui leur colle à la peau «Nous ne sommes ni des hooligans ni des vendeurs de kif», ceci pour dire que le phénomène des stupéfiants n’est pas spécifique au seul quartier d’El Hamri. Un autre jeune mettra à son tour l’accent sur les élections en scandant bien fort «Nous ne voterons pas», repris en chœur par plusieurs jeunes et moins jeunes attroupés. Le cumul des difficultés vécues par les habitants d’El Hamri, pousseront une femme à donner toutes les raisons aux jeunes, qui au péril de leurs vies, oseront le périple de la mer pour rejoindre les côtes ibériques, ce qui est d’ailleurs aussi repris par un autre jeune qui, pour se remémorer son frère perdu en mer lors d’une dangereuse traversée dans une embarcation de fortune, il dira «El Boté ouella n’voté», en référence aux élus défaillants, selon eux. Un jeune dira à une consoeur que les rues et ruelles d’El Hamri sont plus sûres que certaines artères importantes d’Oran, revenant sur le fait que ce qui se dit sur El Hamri n’est que préjugés et étiquettes que l’on nous colle et les véritables Oranais le savent. D’autres jeunes feront un lien entre les personnes décédées lors de l’effondrement et les Martyrs de la révolution. Ce qui est certain en cette journée de deuil pour toute la ville d’Oran, c’est que des citoyens sont arrivés à bout d’une situation et d’un calvaire qui ont touché leur dignité et en cette matinée du mercredi, ce sont des vies innocentes qui ont péri sous les décombres d’un vieux bâti qui, même s’il fait l’histoire d’une ville, pour beaucoup la vie humaine est trop importante pour le sauvegarder.