Algérie


 Moussa Haddad. Réalisateur (L'Inspecteur Tahar) : Depuis l'Indépendance, on veut faire des films, malheureusement, on a toujours du mal à démarrer un tournage. L'Etat est en deçà de ce qu'il devrait donner aux cinéastes sur le plan matériel. La quantité n'est pas là, or le cinéma, ce n'est pas la qualité d'abord, c'est surtout la quantité. S'il y a 20 films de qualité sur 300 films en tout, cela fait tourner la machine. Le spectateur aura le choix de voir et de choisir en connaissance de cause. Le cinéma, c'est une industrie, avec un minimum à fabriquer. Sans cela, on n'existe pas. Nadia Cherabi. Productrice et réalisatrice (L'Envers du miroir ) : On pourrait économiser, avoir des partenariats avec certains laboratoires pour acheter la pellicule moins cher. Quand on sait qu'une grande partie du budget d'un film est dépensée à l'extérieur, car il n'y a pas de laboratoire chez nous, parce qu'il n'y a pas de représentant Kodac ou Fujii, ici en Algérie, parce qu'on est obligé d'aller louer une caméra... Ça devient intenable. Aujourd'hui, on avance en rangs dispersés, alors on paie le plein tarif. Lamine Merbah. Réalisateur (Les Déracinés, Darna Lakdima) : Nous demandons le relèvement de la dotation du FDATIC (le fonds pour le cinéma), qu'elle passe de 10 millions de dinars à 30 millions de dinars pour chaque projet. Nous allons en ce sens rencontrer le ministre des Finances. Si on ne nous écoute pas, on arrêtera tout, on fera autre chose, il n'y aura plus de cinéma en Algérie. Le ministre des Finances est un cinéphile , quand il était universitaire , il allait à la cinémathèque, on pense vraiment qu'il va nous donner un coup de pouce. Djaffar Gacem. Réalisateur (Ness Mleh City, Djemai Family) : Avant, un organisme, la CAIC, gérait le cinéma. Aujourd'hui, personne ne nous représente, donc on a du mal à trouver notre chemin. Je ne peux pas concevoir qu'un comédien se déplace avec ses propres moyens par taxi clandestin pour tourner une scène tard le soir et se demande comment il va rentrer chez lui. Le cinéaste seul n'est rien, si on n'a pas le labo, le monteur, le technicien, l'acteur' Toute la famille du cinéma doit se regrouper pour mieux défendre ses intérêts. 


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