Promouvoir l'agriculture urbaine pour garantir la sécurité alimentaire dans les villes

Le ministre de l'agriculture et du développement rural, Cherif Omari a mis en avant mercredi l'importance de multiplier les exploitations et les fermes agricoles dans les grandes villes outre l'élargissement de points de vente de proximité (Fellah-consommateur) eu égard à leur rôle dans la garantie de la sécurité alimentaire au niveau des zones urbaines."Nous souhaitons élargir l'exploitation des terres agricoles dans les zones urbaines tout en augmentant le nombre des marchés de proximité au niveau des fermes pour satisfaire les besoins du citoyen en matière de fruits et légumes frais à même de mettre un terme à la flambée des prix induite par la spéculation", précise le ministre.
Le ministre qui a effectué une visite dans des exploitations agricoles au niveau des communes de Ain Taya, Hraoua et Bordj El Kiffan, a fait état de 500 points de vente de proximité à travers toutes les fermes du pays, affirmant que la capitale, à elle seule, prévoit la réalisation de 55 points.
A ce propos, il a souligné que ces marchés permettaient au consommateur d'acheter ses besoins directement du producteur, notamment en cette conjoncture marquée par la propagation du nouveau coronavirus (covid-19).
Estimant que le développement de l'agriculture urbaine constituait un élément clé pour le renforcement de la sécurité alimentaire des habitants des villes, M. Omari a dévoilé un plan pour la création de serres modernes pour une exploitation optimale des terres agricoles en milieu urbain ce qui permettra de redoubler la production et la commercialiser ainsi à des prix raisonnables.
S'agissant du manque des eaux d'irrigation en raison de la pollution du lac de Reghaia qui était la source principale d'irrigation dans la région, le premier responsable du secteur a affirmé que ce lac était en cours d'épuration de toute pollution chimique et industrielle ce qui permettra de booster l'agriculture urbaine dans ces communes côtières.
Par ailleurs, le ministre a relevé une abondance de production à des prix raisonnables et d'une haute qualité au niveau de ces points qui constituent un réseau de commercialisation directe et efficace du producteur au consommateur ce qui barre la route aux spéculateurs et permet aux agriculteurs de réaliser une marge de bénéfice acceptable.
Durant la première semaine du mois de Ramadan, une abondance des viandes, des légumes et du lait a été enregistrée, s'est félicité le ministre soulignant que les prix sont relativement bas par rapport à l'année précédente.
"L'Algérie recèle des quantités abondantes et variées de produits outre un stock important des produits de base", a-t-il rassuré.
"Nous nous apprêtons à la saison de production des céréales (...) Nous souhaitons une saison prometteuse à même de nous permettre de réaliser l'autosuffisance en blé dur, comme c'était le cas l'année passée où l'Algérie n'avait pas recouru à l'importation de ce produit", a-t-il souligné.
Concernant les viandes rouges, le ministre a fait état d'une forte demande, notamment à Alger, affirmant, par ailleurs, que la fermeture des marchés, dans le cadre des mesures préventives prises pour endiguer la propagation du Coronavirus, n'a pas causé une baisse de production.
Pour le ministre le manque de l'offre par rapport à la demande à Alger est dû à l'absence d'un grand abattoir et aux dysfonctionnements dans la chaine de distribution.
Assurant que son département œuvre en coordination avec le ministère du Commerce en vue de maitriser la chaine de distribution, il a évoqué des projets de réalisation d'abattoir moderne dans le Sud en vue de valoriser les produits et renforcer l'offre dans les villes du Nord.
Dans le même contexte, M. Omari a rappelé que "l'Algérie a réduit ses importations de viandes et oeuvre à réaliser la stabilité dans le marché avec l'accompagnement des professionnels de la filière".
S'agissant de l'encouragement de l'investissement dans le cadre de la diversification de l'économie nationale, le ministre a annoncé la création d'une Agence nationale de facilitation de investissement agricole, affirmant que les investissements "sérieux" figurent parmi les priorités de l'Etat en vue de développer la production et augmenter les exportations, ce qui permettra de réaliser l'équilibre de la balance commerciale du pays.