Algérie

Promotion touristique



Promotion touristique
Loin des discours flatteurs habituels de ses prédécesseurs, le ministre du Tourisme a reconnu, hier, l'échec de la politique du gouvernement dans le secteur qu'il dirige depuis peu.«Nous ne sommes pas aptes à accueillir, aujourd'hui, des touristes étrangers», a lâché Abdelouahab Nouri, en marge des travaux de la rencontre nationale des cadres du secteur. Pis encore, le tourisme local «n'est pas à la hauteur des attentes de la clientèle», enchaîne-t-il. De la présentation hôtelière à l'état des infrastructures, le ministre a établi un constat d'échec du tourisme en Algérie. Un pays qui recèle d'énormes potentialités qui peuvent justement donner au mot «tourisme» toute sa signification et toute son étendue. Mais tel n'est pas le cas. En effet, il insiste et déclare que «nous n'avons pas donné au tourisme son importance». Pourtant, «le secteur est une source de richesse qui doit contribuer comme tout autre secteur au développement économique hors hydrocarbures». Il notera dans ce sillage que le pays a perdu, depuis la dégringolade des prix du pétrole, jusqu'à 70% de ses recettes. Une raison de plus, selon lui, de revoir la stratégie de développement dans le domaine touristique.Sans donner de chiffre, le ministre estime que les Algériens qui vont à l'étranger pour leurs vacances, notamment en Tunisie et en Turquie, seront désormais plus tentés de rester en Algérie vu les menaces terroristes qui guettent ces deux Etats. C'est là, dit-il, qu'il faudrait mettre en place les moyens nécessaires pour «satisfaire notre clientèle locale». «L'Algérie ne doit plus être un pays émetteur, mais plutôt récepteur», espère M. Nouri. Il rappellera, à ce propos, les 1548 agréments attribués aux investisseurs privés et dont 511 sont en cours de réalisation. Le ministre promet de respecter leurs délais de réception. «C'est une dynamique qui prouve, tout de même, que nous sommes en train d'?uvrer à améliorer le secteur du tourisme», s'est-il réjoui. Visa aux étrangers...Par ailleurs, et à une question sur la lenteur de la délivrance des visas touristiques aux étrangers désireux de venir en Algérie, le ministre du Tourisme justifie ce retard par des raisons sécuritaires. «Nous nous en sommes sortis seuls de la période du terrorisme. La menace n'est pas encore écartée et il est du droit de l'Etat algérien de prendre tout le temps nécessaire pour octroyer un visa», explique Abdelouahab Nouri. Il citera pour exemple la France qui serait «probablement», elle aussi, appelée à revoir ses exigences pour la délivrance d'un visa de circulation. Autre facteur qui ralentit l'accroissement du nombre de touristes étrangers est le transfert de devises. Le ministre reconnaît, en effet, que les agences de voyages sont soumises à une bureaucratie au niveau des banques pour le change. Du coup, c'est vers les marchés parallèles qu'elles se tournent. «Il est grand temps que nous trouvions une solution à ce problème», dit-il, en avouant, enfin, ne pas «détenir de baguette magique pour tout améliorer du jour au lendemain».Produits artisanaux: Revoir à la hausse les taxes d'importationRéviser à la hausse les taxes sur les produits artisanaux d'importation et interdire leur acheminement illégal vers le pays est la solution que propose Aïcha Tagabou, ministre déléguée auprès du ministère du Tourisme, pour préserver l'artisanal local. Elle a fait savoir, hier, que son département ministériel avait mis en place deux groupes de travail avec les ministères du Commerce, et du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour interdire la commercialisation sur le marché national de produits artisanaux étrangers ne répondant pas aux normes de qualité. «Nous avons trouvé sur les marché à travers tout le pays des produits tels que les bijoux kabyles de provenance étrangère.Nous ne pouvons pas le permettre car cela met en danger notre produit local», dit-elle. Et de souligner que son département avait pris attache avec le ministère du Commerce ainsi que les services des douanes pour contribuer à cette préservation de la culture et de l'artisanat algériens. Dimanche, la ministre avait, d'ailleurs, annoncé dans ce sens la tenue prochaine d'un séminaire international à Alger sur la protection intellectuelle des produits artisanaux algériens «contre le piratage, la contrefaçon et la concurrence». Un séminaire, explique-t-elle, qui pourra mettre en place des mécanismes pour «la protection intellectuelle des produits artisanaux».


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