' «Oran, échelle 31» de Youcef Merahi, poésie, Editions Alpha, 51 pages, prix public : 120 DA. Alpha Editions a remis sous presse un des déclamations plurielles de Youcef Merahi qui, il y a près de 6 ans, avait pris sur lui de publier «Echelle 31». Toute un chapelet poétique égrené sur des textes courts, qui pêchent au grand bonheur du lecteur et amoureux des belles lettres, par leur étendue prosaïsée. Une bel échantillonnage de ce poète plus que romancier qui sait si bien rouler des mots pour les hisser au summum de la langue française à laquelle il introduit des emprunts de vocabulaire d’une toute autre culture que celle dans laquelle évolue la langue de Molière. A maintenir, la sienne de langue au summum de cette échelle appuyée sur les hauteurs d’Oran, l’imprenable.L’auteur aime à châtier le verbe pour mieux le faire aimer. D’ailleurs, de prime abord, il révèle cette tonalité langagière dédiée à une ville dont l’auteur reste accroc, sans savoir trop comment s’en défaire sans jamais, il ne le cache pas, chercher à s’en détacher.Même par le mot avec lequel il jette l’encre dans ses moindres souffles qu’il soit marin, dans cette pêcherie aux senteurs aquatiques ; spirituel, dans les murs lézardés de Sidi El Houari qui célèbre son Maoussem toute l’année ; musical dans les relents du saxo des bas fonds de El Ancer ; ou même vertigineux ceux qui enivrent de Santa- Cruz ou de Plateau, et qui populaire soient-ils, de Barigo ou d’el Hamri… Une belle vulnérabilité à laquelle Youcef Merahi se surprend à secouer mais Oran est déjà dans ses pores et de l’aube naissante au crépuscule évanescent, le poète déclame sa flamme à la ville de tous les plaisirs, secrets, charnels, distants, fous et repoussant à la fois. Qui n’empêchent pas de recommencer au prochain voyage. D’ailleurs, d’où certainement cette réédition colorée par le signe de Denis Martinez, fendue par un attachement livresque de Youcef Jean Sénac, avec lequel en toute humilité dit-il il partage cette parenté littéraire. De l’échelle 1 à la 31, le poète fait prendre de la hauteur à ses sentiments avec lequel il ne sait pas prendre par contre de la distance, en tout cas pas suffisamment pour déclarer coupable lorsque Oran vient se découvrir à lui. Alors, lui tout à fait responsable, il assume et continue son escalade pour étancher sa soif, de voir Oran, de découvrir ses entrailles, sans pour autant y pénétrer… Le besoin ne s’en ressent pas chez l’auteur qui va doucement, crescendo, assurément vers la conquête d’une ville ou d’un femme, qui sait ' Aguicher, préserver son aura en tenant à distance du cœur, toute séduction dehors. Suffisamment aiguisée pour aguicher et ne pas lasser pour que demain, cette apparat soit toujours. Inébranlable, inégalé et encore présomptueux d’un avenir à faire découvrir mieux et plus.Oran, dans l’attente de ce meilleur qui est pourtant là, à portée de mains de l’auteur qui en savoure les effluves de l’extase vde l’amour, un peu partout inspiré au poète troubadour qui s’en va aux quatre coins de la ville chercher sa bien aimée. C’est la déchirure mais demain est un autre recommencement. La fin n’en est pas une en fait avec Youcef Merahi qui s’en va promettre à la dernière échelle revoyure et fidélité. Au prochain Wahran, alors ' Le poète confie cette suite pour la rentrée littéraire prochaine. A la santé d’Oran et de ses amoureux.
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Posté Le : 30/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Saliha Aouès.
Source : www.horizons.com