Algérie

Promotion de l'emploi et intégration socioprofessionnelle des jeunes Le rôle de la société civile en question


Le budget alloué au secteur de l'emploi en Algérie a été multiplié par 4,5 en cinq ans. Il est passé de 49,8 milliards de dinars en 2008 à 224,49 milliards de dinars en 2012. C'est ce qu'a révélé, Mme Edjekouane Aïcha, chef de la division des affaires sociales, au Conseil national économique et social (Cnes), hier, lors d'un Workshop sur 'quelles nouvelles problématiques et quel rôle pour la société civile organisée pour la promotion de l'emploi et l'intégration socioprofessionnelle des jeunes" qui s'est tenue à l'hôtel Sheraton d'Alger. Mme Edjekouane Aïcha, qui a présenté l'expérience algérienne en matière d'emploi de jeune, indique d'abord, que la population en âge actif (15 à 59 ans) est estimée à 64,3 en 2011, contre 63% en 2004. Les 15 à 35 ans représentent 40% de la population. Mme Edjekouane évoque, également, une nouvelle dynamique démographique, avec une hausse du taux de croissance démographique, qui est passée de 1,7% en 2005 à 2,04 en 2011. Cette nouvelle dynamique démographique va, inévitablement, influer sur les besoins sociaux, en termes d'éducation, de santé et d'emploi. Mme Edjekouane Aïcha a rappelé que le programme de développement 2010 à 2014 s'est fixé, comme objectif, la création de 3 millions d'emplois. La chef de la division des affaires sociales note que la croissance du produit intérieur brut (PIB) évaluée à 2,5% en 2001, est certes significative, mais elle est insuffisante, par rapport aux pays émergents. L'économie algérienne est peu diversifiée, l'industrie manufacturière ne représente que 5% du PIB. La croissance est, aussi, très dépendante des dépenses publiques et de facteurs exogènes, entre les prix des hydrocarbures. Mme Edjekouane Aïcha relève une certaine tertiairisation de l'économie et des emplois.
En effet, les services constituent 58% des emplois (dominés par le travail informel). L'industrie manufacturière ne représente que 12%, le BTP 17% et l'agriculture 11%. 'Le défi principal est comment concilier l'exigence de productivité économique et la création d'emplois durables et qualifiés pour les jeunes", souligne Mme Edjekouane, insistant sur les nouvelles exigences des jeunes, en termes d'emploi stable, d'adéquation avec la formation, d'emplois mieux rémunérés et bénéficiant de la protection sociale. Parallèlement, les jeunes sont moins attirés par les métiers du BTPH, de l'agriculture et de l'artisanat.
La chef de la division des affaires sociales au Cnes rappelle là également la convention signée entre les ministères du Travail et de la Formation professionnelle en 2009 pour assurer une formation dans ces métiers déficitaires. '200 spécialités nouvelles ont été introduites pour prendre en charge la demande économique et contribuer à une meilleure employabilité des jeunes", a-t-elle précisé. Mme Edjekouane indique que l'accès à l'emploi décent est une préoccupation majeure de la jeunesse. Une enquête effectuée en 2000 auprès des jeunes a montré que 97% des garçons et 93% des filles considèrent l'accès à l'emploi comme une priorité. La chef de la division des affaires sociales au Cnes souligne le taux de chômage élevé des universitaires, même si celui-ci a tendance à baisser, passant de 21,4% en 2010 à 16,1% en 2011. Mais pour le président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès, les dispositifs d'emploi mis en place par les pouvoirs publics 'ne tiennent que parce que les ressources des hydrocarbures le permettent". Le défi, selon lui, est justement de sortir de la dépendance des hydrocarbures. Le président du Cnes déclare que le couple éducation-formation fasse un saut qualitatif, maintenant que la bataille du nombre est gagnée.
Dans son allocution d'ouverture du Workshop, après avoir procédé à un rappel du cadre organique et statutaire ayant conduit à l'émergence de la question de l'emploi des jeunes et de leur intégration socioprofessionnelle, Mohamed-Seghir Babès, également président de l'Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis) 's'est attaché à développer le pourquoi de cette thématique comme marqueur central de la présidence de l'Aicesis au titre de la mandature de l'Algérie pour la période 2011 à 2013". Le président Babès a conclu son propos en faisant un puissant plaidoyer en faveur d''un pacte mondial de croissance économique et de stabilité sociale orienté vers le développement durable".
M. R.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)