La rengaine relative à la décentralisation de l'administration au profit des agriculteurs du Sud a été encore une fois mise à répétition par le ministre de l’Agriculture, Cherif Omari, à l’occasion de son dernier passage dans la capitale de Tidekelt, In Salah.
Pour balayer d’un revers de la main les échecs successifs cumulés par ses prédécesseurs, le représentant du gouvernement s’est focalisé sur les véritables problèmes sur lesquels bute son secteur, mais surtout sur les préoccupations des professionnels de l’agriculture dans cette région, pourtant riche en eau souterraine et en terres potentielles favorisant le développement d’une nouvelle agriculture permettant de retirer du désert les denrées alimentaires qu’on a grand peine à obtenir dans les régions du Nord. Cependant, ce que les responsables locaux ont certainement oublié de mentionner dans leurs rapports présentés au ministre était le problème de barrière à l’entrée financière d’un grand nombre d’exploitations dans le Tidekelt, comme dans bon nombre de wilayas du Sud et du Grand Sud, où l’agriculture a de tout temps reposé sur la culture du palmier dattier, composé d’environ 1000 cultivars, du fait de ses capacités d’adaptation aux conditions climatiques difficiles et qui constitue l’élément essentiel sur lequel repose l’écosystème qui ne favorise pas le développement d’une agriculture industrialisée. Selon les statistiques en notre possession, le patrimoine phoenicicole est estimé à 167 279 ha, soit l’équivalent d’une production annuelle de 10 255 000 q. La variété Deglet Nour représente 53%, localisée majoritairement dans les Ziban, le Souf et l’Oued Righ. L’urgence, préconisent les agriculteurs de la région, consiste en la mise en œuvre d’une stratégie basée sur des études pratiques et bien adaptées à la réalité, à même de mettre en place de différents programmes permettant de développer d’autre créneaux, dont la céréaliculture qui, faut-il le noter, occupe plus de 81 900 ha, localisés principalement dans les wilayas de Béchar (Beni Abbès), de Ghardaïa (El-Menéa), d’Illizi (Djanet), d’Ouargla (Touggourt) et à In Salah où il a été procédé à l'inauguration d'une coopérative agricole céréalière et légumineuses. La coopérative facilitera désormais aux agriculteurs de Tidekelt la collecte du blé et leur permettra de bénéficier des services du guichet unique en matière de distribution des semences améliorées et des engrais, affirme Cherif Omari. D’autres cultures ayant connu un essor exceptionnel durant ces dix dernières années sont également à développer dans le Sahara. Il s’agit essentiellement des cultures maraîchères occupant actuellement près de 92 736 ha dont 41% sont réservés à la pomme de terre. Ces cultures sont pratiquées dans le Touat, l’Oued Righ, le M’zab et principalement dans le Souf et les Ziban. L’arboriculture n’est pas à négliger, puisqu’elle se garde une place appréciable avec une superficie de 21 303 ha. L’oléiculture occupe également une place de choix avec une superficie dépassant 10 800 ha. Les statistiques relèvent 19 196 ha dédiés aux cultures fourragères et 5255 ha aux cultures industrielles, dont le henné, le faux safran et la tomate.
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Posté Le : 05/08/2019
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : RABAH KARÈCHE
Source : Liberte-algerie.com