Algérie

Promettre des réformes ne suffit plus



Dans son discours adressé, jeudi, aux nations du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA), le président des Etats-Unis, Barack Obama, a fait des réformes l'un des leitmotivs de la politique étrangère de son administration. Toutefois, l'annonce de réformes, aussi ambitieuses qu'elles soient, ne suffit plus. «Le président Abdelaziz Bouteflika a, dans son discours à  la nation, esquissé quelques intentions de mener d'importantes réformes politiques. Mais nous attendons de voir l'exécution sur le terrain de ces promesses», estime Tamara Wittes, secrétaire adjointe pour les affaires du Proche-Orient au département d'Etat américain. La diplomate a pris part, depuis Washington, à  un Webchat, conférence interactive durant laquelle elle a répondu aux questions de la presse de la région MENA, au sujet de l'allocution du président Obama. Mme Wittes coordonne les politiques de démocratie et des droits de l'homme dans la région MENA au sein du département d'Etat. «Les réformes promises doivent aboutir, mais ce qui est aussi important pour nous est la manière dont elles sont élaborées et appliquées», explique Mme Wittes. Car il est impératif que le processus de changement politique soit «inclusif». Un processus auquel doivent impérieusement àªtre associés la société civile ainsi que l'ensemble des acteurs politiques «pacifiques», qui doivent tous avoir voix au chapitre et un rôle à  jouer dans ce processus. «Le leader qui donne ces engagements doit les faire suivre d'un dialogue profond avec son peuple. Et nous sommes à  la recherche de ce type d'initiative dans la région. C'est d'ailleurs un processus que nous nous engageons à  soutenir», ajoute la secrétaire d'Etat. Mais cet appui n'est pas uniquement engagé dans le domaine des réformes politiques et des changements démocratiques.
Il concerne aussi l'importance d'un soutien en faveur d'une croissance économique significative ainsi que la création «d'opportunités» pour les populations locales. «Il s'agit de commerce, et non pas d'aides. Il s'agit d'investissements et non pas d'assistanat», souligne toutefois Mme Wittes. Une économie saine et efficiente ne saurait cependant pas prospérer si elle est gangrenée par la corruption, ou encore si la gestion des affaires publiques se fait sans transparence. «S'il faut payer un pot de vin pour monter une affaire, puis payer pour la garder et continuer de travailler. S'il faut payer pour chaque contrat, alors il est difficile d'obtenir une affaire prospère, apte à  dégager des profits, à croître et à  créer de l'emploi. C'est une question de dignité pour les citoyens, mais aussi un réel frein à  l'économie», commente la secrétaire d'Etat. Raison pour laquelle l'administration «s'engage à  coopérer avec la société civile, les citoyens et même les gouvernements, afin d'enrayer ce phénomène, et ainsi aider à  l'instauration de normes de transparence, via, par exemple, des organisations internationales», affirme Mme Wittes.  

 


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