«La promenade de
Létang», présentée comme un haut lieu du patrimoine oranais, et délaissée
depuis quelques décennies, tente, peu ou prou, de renaître de ses cendres.
C'est le projet de l'Institut Cervantès, en la personne de Javier Galvan, au
diapason avec quelques élus de l'APC. Pour mener à bien cette démarche, pour le
moins salutaire, il a été décidé d'organiser, chaque samedi dès 10h du matin,
une sorte d'excursion au cours de laquelle les Oranais, de tout bord, sont
conviés à découvrir «ce trésor» qui est le leur.
Javier Galvan a inauguré la rencontre en
faisant les louanges de ce vestige d'Oran, avant de déclarer que si un tel
jardin se trouvait « à New York, Londres ou Madrid, il serait le bijou de ces
villes ; il est temps que les Oranais se réapproprient leur bien». Ce «bijou»,
en effet, pour avoir été longtemps négligé, n'a été «fréquenté», pendant ces
dernières décennies, que par des délinquants, créant de facto une atmosphère
d'insécurité sur les lieux.
En ce qui concerne la journée d'hier, il est
à noter qu'elle revêtait une importance toute particulière car la réalisatrice
et écrivain chilienne, Mme Carmen Castillo, devait être présente à cette
excursion, pour faire un point de presse avec les journalistes d'une part ;
mais aussi, pour « lancer » les festivités culturelles de la commémoration du
bicentenaire de l'indépendance des républiques de l'Amérique Latine. Or, Carmen
Castillo ne savait pas que pour venir en Algérie, il fallait qu'elle se munisse
d'un visa, ce qui fait qu'à la toute dernière minute elle ne put «embarquer»
sur le vol pour Alger.
En revanche, était présente à sa place Mme
Wassila Tamzali, écrivain algérienne, auteur notamment du célèbre livre «Une
éducation algérienne» et travaillant, entre autres, avec l'ONU pour la défense
des droits des femmes. Avec un sourire plein d'ironie, cette dernière débute
son allocution en déclarant : «Je n'aime pas les guerres, mais s'il faut qu'il
y ait une guerre pour la protection des espaces verts, je m'y engage de suite.
Les jardins publics sont les seuls qui peuvent réconcilier les citoyens avec
leur ville. Seulement, pour cela, il faut que les gens aient la capacité de
dépasser leur paillasson et d'aller à la rencontre de leur ville».
Elle a par la suite parlé longuement de son
amie Carmen Castillo, activiste chilienne contre la dictature de Pinochet, et
dont le mari, faisant parti de la MIR (mouvement d'extrême gauche), a été tué
par les sbires du dictateur. Elle-même, d'ailleurs, n'échappant pas à la
milice, a été arrêtée et emprisonnée pendant quelques mois, ce qui lui a valu
de perdre l'enfant qu'elle portait. Après sa libération, elle a vécu entre La
Havane, Paris et Londres. Et a de tout temps fait des films engagés au cours
desquels elle n'a eu de cesse de pointer du doigt la dictature régnant dans son
pays.
Après l'allocution de Wassila Tamzali, un
débat a été improvisé auquel quelques élus locaux et quelques membres de
diverses associations y ont pris part. On pouvait d'ailleurs compter la
présence de Kamel Briksi, vice-président de l'APC, Djamila Boutechicha, chargée
de la division des espaces urbains, M. Bendjelloul, élu à l'APC, et Gadiri
Soumia, élue à l'APW. Comme associations, on notait la présence de SDH, ASSEH,
Oxygène et Vie et les scouts de Sidi El-Houari.
Des propositions ont été avancées pour rendre
la promenade de Létang un lieu attrayant. D'aucuns ont proposé de le rendre
attractif en y impliquant le volet culturel, par la tenue régulière
d'expositions de peinture, par exemple, de conférences ou encore d'y organiser
carrément, le 21 juin prochain, «la fête de la musique». «Pour cela, il faut au
préalable qu'un budget spécial soit dégagé pour réhabiliter les artères du
jardin et l'éclairage public», nous dit l'un des élus. D'autres ont proposé que
les Oranais, hommes ou femmes, fréquentent le jardin pour faire leur «footing»,
à l'image de Central Park de New York.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kébir A
Source : www.lequotidien-oran.com