L’absence des autorités a encouragé ces comportements outranciers chez le citoyen, qui persiste dans l’atteinte au patrimoine foncier.
Le phénomène des constructions illicites qui se sont multipliées à travers tous les quartiers d’Annaba, tout particulièrement dans la partie ouest de la ville, a pris des proportions telles que le wali, Djamel Eddine Berimi, alerté sur le nombre effarant des dépassements relevés, a décidé d’user de la manière forte pour y mettre un terme.
Ayant été informé de la construction illicite et en un temps record d’une bâtisse en plein centre de la cité Oued Forcha, le chef de l’exécutif s’est rendu sur les lieux, dans le cadre d’une visite d’inspection, pour constater cette énième atteinte au foncier et aux règles élémentaires de l’urbanisme, commise de surcroît au vu et au su des fonctionnaires activant dans cette zone.
Devant cette situation, le wali donna instruction au président de l’APC de suspendre sur-le-champ le chef du 4e secteur urbain, en sa qualité de premier responsable de l’institution chargée du contrôle et de la surveillance en matière d’urbanisme dans cette partie de la ville. Ne s’arrêtant pas là, le chef de l’exécutif a promis que d’autres sanctions suivront à l’encontre des responsables et des citoyens qui sont derrière cette vague de constructions illicites, qui ont fini par envahir tous les espaces publics.
Le président d’APC, Tahar Merabti, lui-même surpris par cette situation, affirme que la commune a procédé à plusieurs reprises à des démolitions dans tous les secteurs urbains de la ville, afin d’en finir avec la prolifération des constructions illicites. “Nous avons pris chaque fois le problème à bras-le-corps, en démolissant les baraquements et en saisissant les matériaux de construction, mais parfois les réquisitions de la force publique ne sont pas possibles, faute de disponibilité des agents de l’ordre et, dans d’autres cas, ces opérations de démolition se déroulent dans des zones sensibles qui peuvent provoquer des troubles et qui nécessitent donc beaucoup de tact et une forte présence des services de sécurité”, explique ce maire.
L’un de ses adjoints regrette pour sa part que les constructions illicites continuent à être érigées au grand jour, sans qu’il y ait aucune forme d’intervention pour arrêter cet accaparement des terrains publics qui est en passe de devenir la règle.
“L’absence des autorités a encouragé ces comportements outranciers chez le citoyen, qui persiste dans ses atteintes au patrimoine foncier, sachant qu’il y aura tôt ou tard la régularisation de ces constructions illicites, dans des délais qui seront fixés et qui seront repoussés à chaque fois”, regrette ce vice-président d’APC, avant de poursuivre : “Ces lois sur la régularisation sont à l’origine de ce mal.
Si avant on bâtissait des baraques faites de planches et de tôles, un habitat précaire qu’on peut facilement démolir, maintenant on construit en dur et on met les autorités devant le fait accompli et on attend la régularisation. Et, dans ce cas, à quoi servent les lois sur l’urbanisme, la PUPE et toute l’armada de textes si elles ne sont pas appliquées ? L’anarchie est là et elle avance à grands pas.”
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Posté Le : 15/04/2021
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : A. Allia
Source : liberte-algerie.com