Au cours des dix dernières années, les services sanitaires locaux ont enregistré deux cas de rage.
L’Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Mouzaïa a organisé, récemment, une journée de formation et d’informations destinée aux personnels médicaux et paramédicaux chargés de la prise en charge des personnes victimes de morsures, léchage ou griffures causés par des chiens, chats ou rongeurs.
Cette réunion scientifique a été animée, à la salle de conférences de la maison de jeunes, par un épidémiologiste et un médecin généraliste chargés de l’application des programmes nationaux de santé publique.
L’accent a été essentiellement mis sur le nouveau vaccin, dit cellulaire, qui permet à la personne victime de morsure de subir un protocole de quatre ou cinq injections du sérum antirabique administré par voie intramusculaire.
«Actuellement, il existe deux protocoles de vaccination avec le vaccin antirabique cellulaire, largement utilisés en Europe, le protocole dit de ‘‘Zagreb’’ et le protocole dit ‘‘d’Essen’’», explique le docteur Mohamed Chaâbane.
Notre interlocuteur soulignera que le protocole tissulaire, utilisé auparavant et toujours en vigueur, comprend douze injections réparties dans le temps, à partir du premier contact suspect avec un animal.
«Le protocole cellulaire est sans rappel, contrairement au protocole tissulaire qui est aussi soumis à une stricte application», insiste le médecin de l’EPSP de Mouzaïa.
Deux cas de rage ont été signalés en six années, l’un dans la localité de Mouzaïa et l’autre dans celle de Oued El Alleug, d’où l’intérêt de cette rencontre. La première victime est un garçon scolarisé, habitant la commune de Oued El Alleug et qui a succombé à ses blessures après avoir été mordu par un chien. L’autre cas a été signalé, il y a deux mois à Mouzaïa.
Un gardien dans une ferme est décédé à la suite de morsures de chiots porteurs du virus de la rage.
«La victime s’est présentée 40 jours après l’accident, à la polyclinique avec des signes d’asthénie et de fièvre», signale notre interlocuteur, et de poursuivre: «Malheureusement, le patient est décédé quelque temps après, faute de vaccination dès l’agression dont il a été victime.»
80 morsures mensuellement
Une moyenne mensuelle de 80 morsures de chiens est signalée à travers les structures de soins de l’EPSP de Mouzaïa. L’année dernière, plus de 1.100 personnes ont subi le vaccin antirabique après avoir été mordues ou griffées principalement par des chiens errants, des chats ou des rats.
Au cours du premier semestre de l’année en cours, l’on a enregistré plus de 600 personnes vaccinées après morsures ou griffures, à travers les daïras d’El Affroun, Mouzaïa et Oued El Alleug.
L’origine de la prolifération des chiens errants et rongeurs, sont les décharges sauvages, les dépôts anarchiques d’ordures ménagères au centre des villes, ainsi que les bacs à ordures remplis, non couverts et non vidés (comme c’est le cas actuellement à Mouzaïa). Aussi, ces animaux vecteurs de maladies trouvent ces terrains propices pour se reproduire et porter des virus mortels.
Dans certaines zones de la périphérie de Mouzaïa, des fellahs n’hésitent pas à élever des dizaines de chiens, sans vaccination, ni suivi par un vétérinaire, pour les utiliser dans le gardiennage des vergers.
Un citoyen nous rapporta qu’il y a une semaine, il a été poursuivi, à l’aube, par une meute composée d’une trentaine de chiens agressifs et dangereux.
«Je n’ai dû mon salut qu’à un automobiliste qui m’a embarqué en catastrophe dans sa voiture», témoigne-t-il.
L’abattage de chiens ne se fait que très rarement et une opération d’envergure s’impose.
Les fourrières canines n’existent plus actuellement et leur réhabilitation est souhaitable pour le ramassage des chiens errants et leur abattage.
D’autre part, des opérations de dératisation sont plus que nécessaires pour préserver la santé du citoyen.
Les participants à la journée de formation et d’information, outre leur mission de prévention, de soins et de sensibilisation des victimes sur l’intérêt et le suivi scrupuleux du protocole de vaccination, exhortent les autorités locales à mener des campagnes afin d’éradiquer les sources de propagation de maladies contractées par les animaux et transmises à l’homme.
* Photo: Les services de l’hygiène sommés d’agir.
Abdelkader L.
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Posté Le : 31/07/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © D. R. ; texte: Abdelkader L.
Source : El Watan.com du mardi 30 juillet 2013