Il n'y a pas un quartier de la ville où les dos d'âne n'ont pas été posés par des habitants.Face aux dangers qu'encourent les piétons par la faute du comportement criminel d'un certain nombre d'automobilistes, la pose du ralentisseur est devenue la seule alternative qui apaise quelque peu la crainte des Oranais. Du coup, les dos d'âne se sont multipliés ces dernières années, implantés de manière aussi anarchique qu'illégale, et il n'y a pas un quartier d'Oran où ralentisseurs n'ont pas été posés par des habitants inquiets.
"La rue constitue une source de dangers pour les citoyens, et les pouvoirs publics n'arrivent pas à maîtriser la situation. Les enfants jouent dans la rue, il est donc normal qu'il y ait des ralentisseurs", explique un habitant de la cité Point du jour, quartier résidentiel à l'est d'Oran, où les dos d'âne ont proliféré depuis que des gamins s'amusent avec les voitures de leurs parents.
"Heureusement que les ralentisseurs existent, parce que certains conducteurs abusent de la vitesse sans se soucier des passants", continue notre interlocuteur en précisant que plusieurs accidents sont déjà survenus par le passé dans "ce quartier où il n'est pas normal que le compteur dépasse 25 ou 30 km/h".
La sécurité, tel est l'argument brandi, très légitimement d'ailleurs, par les habitants des différents quartiers d'Oran où les ralentisseurs se multiplient et se diversifient. Après les dos d'âne classiques, érigés en dur (ciment, béton...), des petits malins ont innové en posant de grosses cordes, maintenues par des fixations en fer. "C'est aussi efficace que les dos d'âne en dur", estime un automobiliste qui dit comprendre la crainte des habitants tout en déplorant que les pouvoirs publics n'installent pas eux-mêmes les ralentisseurs, selon les normes fixées par la loi.
"Ce qui, tout en réduisant les excès de vitesse et les dangers d'accidents, ne provoquera pas de dommages aux véhicules", explique-t-il.
En 2006, un arrêté fixant la nature, la forme, les dimensions et les prescriptions techniques des ralentisseurs a été rendu public par le ministère des Travaux publics. Selon le texte en question, il existe deux types de ralentisseurs qui ne doivent être construits qu'en béton bitumineux ou béton hydraulique : le type dos d'âne et le type trapézoïdal. De façon générale, l'arrêté expose les caractéristiques techniques des ralentisseurs, le lieu d'implantation et les signalisations qui doivent les accompagner pour éviter les accidents. "Nous-mêmes, nous sommes désolés de voir que les dos d'âne sont implantés de manière aussi anarchique et ne répondant pas aux normes", a déploré le chef de la Sûreté de la wilaya d'Oran, au cours d'un point de presse consacré aux activités de la police durant la première quinzaine du Ramadhan, en pointant le doigt vers "la responsabilité première des APC". En tout état de cause, le phénomène des ralentisseurs sauvages touche l'ensemble du territoire national (un ancien ministre des TP a estimé que près de 42% des dos d'âne avaient été implantés de manière anarchique) et appelle une intervention rapide des pouvoirs publics en raison des dangers qu'ils représentent. Sans cela, tant que le problème de l'excès de vitesse des automobilistes n'est pas réglé, les habitants continueront certainement de poser leurs propres ralentisseurs par peur des accidents.
S. Ould Ali
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Posté Le : 20/06/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S Ould Ali
Source : www.liberte-algerie.com