Algérie

Projets structurants : la panne générale Session de l'APW de Annaba



Projets structurants : la panne générale                                    Session de l'APW de Annaba
Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
La session de l'APW de Annaba a eu à débattre hier et avant-hier après lecture des rapports présentés des grands projets dits structurants et qui avaient normalement été lancés pour certains depuis plus de 5 ans. Les débats ont mis à nu les carences relevées, particulièrement les retards enregistrés dans la réalisation desdits projets. Sur ce point précis, certains élus de l'assemblée sont intervenus pour carrément remettre en question l'utilité de ces projets qui n'ont pas encore vu le jour, allant jusqu'à demander leur annulation pure et simple au vu du dépassement des délais impartis. Certains s'en sont pris aux bureaux d'études dont les travaux ne sont pas sérieux, d'autres en veulent aux entreprises de réalisation qui invoquent des motifs peu convaincants, et d'autres encore y voient un laisser-aller de la part des responsables chargés du suivi de ces projets.Les projets en question, au nombre de sept, la Grande Mosquée de Annaba, la nouvelle aérogare, la gare routière, la piscine olympique, le tramway, le centre anticancéreux (CAC) et le Centre régional d'éducation physique et sportive (CREPS) sont encore à l'état de projet et ce, depuis plus de 5 ans. Une «performance», a lancé un des élus qui a été jusqu'à se demander ce que font les services chargés du contrôle et du suivi. La nouvelle aérogare, confiée en 2006 au groupe égyptien Arab Contractors, n'arrive toujours pas à «décoller» et a consommé depuis 2 walis. Chaque année, on annonce son inauguration imminente, on rapporte qu'elle est achevée à 80/90%, on est fier de livrer «enfin» ce petit «bijou» puis on se ravise pour invoquer des problèmes de dernière minute. Tantôt, c'est le manque de main-d''uvre qualifiée, une autre fois c'est à cause des intempéries qui provoquent des dégâts rendant les accès impraticables ou encore le manque de matériaux de construction. Des motifs qui ne tiennent pas la route et qui retardent la livraison d'un équipement devenu essentiel pour une des plus importantes villes touristiques du pays. Cette nouvelle aérogare, pour laquelle une enveloppe de 474 164 482 de dinars (près de 48 milliards de centimes) a été dégagée, s'étend sur 12 000 m2 et devrait en principe comporter de nouvelles commodités qui faciliteraient l'accueil des passagers tout en augmentant le nombre. Ainsi, il est prévu la réalisation de 8 salles d'embarquement réparties égalitairement sur les vols internationaux et ceux domestiques. Cette structure une fois réalisée pourra accueillir, dans un premier temps, 700 000 passagers par an, ce chiffre passera à 1,5 million après les aménagements prévus. Ce qui est sûr, c'est que cet équipement n'est pas encore opérationnel et les usagers risquent d'attendre encore longtemps avant d'en profiter. Et donc l'aérogare est encore à l'état de projet. Le tramway, lui, patine sur place et l'on ne risque pas d'entendre son sifflement avant des années malgré son inscription en 2006 et une mise en service prévue pour l'année 2010. En effet, à la fin 2011, le projet est toujours à l'étude, une étude qui n'en finit pas de finir et qui traîne encore. Une première étude avait été confiée le 4 mars 2006 à un bureau franco-belge Semaly (Lyon) et Transurb Technirail (Bruxelles) pour un montant de 23 360 000 dinars, et un délai de 5 mois avait été accordé. Le 20 janvier 2007, Pierre Marx du bureau d'études franco-belge avait exposé aux autorités locales, en présence du représentant de l'Entreprise du métro d'Alger et des présidents des associations, l'étude de faisabilité du projet. L'exposé de M. Marx était plus ou moins complet et prenait en compte toutes les contraintes liées à la réalisation ainsi qu'à l'exploitation optimale de ce moyen de transport qui constitue une nouveauté pour la wilaya de Annaba. L'exposé avait pour axes principaux, la planification des transports, l'insertion, les infrastructures, les systèmes et l'ensemble des variantes. Et donc l'avis d'appel d'offres pour la réalisation des infrastructures nécessaires devait être lancé, et l'on s'attendait à ce que les travaux démarrent au plus vite. Mais, coup de théâtre, tout est tombé à l'eau ou plus exactement tout a «déraillé», puisque les autorités locales et les associations se sont dites insatisfaites de l'itinéraire choisi et donc toute l'étude avait été rejetée. Retour à la case départ, avis d'appel d'offres pour une nouvelle étude qui, elle aussi, prendra le temps qu'il faudra pour ensuite la présenter, l'approuver et puis un autre appel d'offres pour la réalisation qui prendra elle aussi le temps qu'il faudra. Bref, il faudra une décennie pour voir le «miracle» se réaliser. Le centre anticancéreux, la grande mosquée, le CREPS, la gare routière, la piscine olympique sont logés à la même enseigne et traînent depuis des années. Frappés de léthargie, ces projets périclitent et tombent dans l'oubli jusqu'à une prochaine session qui évoquera ces problèmes sans plus. C'est la panne générale partout.


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