Projets finis en attente d'inauguration officielle

Les chantiers des projets initiés dans le cadre du programmedu président de la République sont, c'est un fait, en train de reconfigurer lespaysages de nos villes et villages. Leur taux de réalisation varie de l'un àl'autre, d'une wilaya à l'autre. Beaucoup sont achevés et Boutelikamorigéne et houspille les responsables qui en ont lacharge, pour que les délais fixés à la réception des autres soient respectés. Ily a pourtant, que certains de ceux prêts à entrer en fonction demeurent enattente d'hypothétiques inaugurations officielles pour servir à ce à quoi ilssont destinés.

C'est ainsi, par exemple, le cas du tronçon de l'autoroute Est-Ouest, allant de Oued Djerdans la wilaya de Blida à El-Hussainia, dans celle deAïn Defla. Tout est finprêt dans ce tronçon qui se distingue par de magnifiques et audacieuses oeuvresd'art.

Son inauguration est pour des raisons «inexpliquées» sanscesse reportée au grand dam des usagers de la RN4 pour qui cette portion de la RN est un véritable cauchemar. Ilest bien heureux que les projets finis dans le secteur de l'Education n'aientpas été soumis à la folklorique obligation de l'inauguration officielle etaccueilleront, de ce fait, leurs utilisateurs, dès la rentrée scolaire.

Nos ministres, pourtant si friands du privilège de couperce ruban se sont inscrits aux abonnés absents pour l'exercice, faisant ainsidurer l'entrée en exploitation des réalisations achevées. Les autorités localesconfrontées à cette situation s'enferrent dans des explications gênées. Il nefaut pas une perspicacité particulière pourtant, pour deviner la raison decette situation.

Il y a que la mise en exploitation de ces réalisations doitse faire selon un timing qui obéit aux calculs électoraux dont l'électionprésidentielle de 2009 est l'enjeu. C'est au président de la République qu'estréservé ce paquet d'inaugurations en instance auxquelles il procédera selon uncalendrier dont il est seul juge. Le procédé ayant été d'un bon rapportélectoral pour la campagne de l'élection présidentielle de 2004, l'on a décidéde le reconduire pour l'échéance de 2009.

Sauf qu'il contredit les incitations à la rigueur et àl'efficacité dont font l'objet les réalisateurs de ces projets. La mise enservice de ceux-ci, aussitôt réalisés, n'aurait en rien desservi la mise envaleur par le président du bilan de son programme. Sauf pour que sesconseillers en la chose électorale, l'image du président candidat, multipliantles opérations de coupure de ruban, apparaît certainement plus éloquemmentproductive en terme de gain électoral.

Les citoyens qui voient sans comprendre, ces réalisationsfinies attendre indéfiniment leur inauguration officielle, apprécieront laliberté intéressée que les pouvoirs publics prennent avec leurs impatientesattentes que ces réalisations sont censées satisfaire en partie.