Algérie

Projets en souffrance



Depuis plusieurs années, tant de projets infrastructurels dans la capitale sommeillent au fond des tiroirs ou ont été bloqués, juste après que le chantier ait été ouvert. L’on nous avait seriné que la wilaya d’Alger, élevée au statut de gouvernorat au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, ne tournera plus le dos à la mer. L’on nous ressassait à tue-tête à l’occasion des festivités du millénaire de la ville d’Ibn Mezghenna que la médina d’El Djazaïr allait connaître un sursaut d’orgueil pour se montrer moins inhospitalière et digne du rang d’une mégalopole où le touriste peut se pavaner dans ses artères et étancher sa curiosité.
Mais lorsque je vois le triste sort réservé à certains projets dans le cadre du GPU (Grand projet urbain), je déchante. A l’image du chantier de restauration et d’aménagement des voûtes qui, à peine entamé en grande pompe, rappelons-nous, il y a une douzaine d’années, s’est vu interrompre pour des considérations autres que techniques. On revêt de carreaux lépreux la place des Martyrs qu’on ne manque pas d’amocher de lugubres verrières, donnant l’impression davantage de tombes funéraires que le temps charge de poussière. On fait ériger une passerelle pour relier la basse Casbah à la pêcherie pour ne servir, en fin de compte, qu’au passage du vent. On ravale une partie des voûtes surplombées par l’ex-rampe Magenta avant de lever le pied. On inaugure une belle galerie sous l’ex-place du Gouvernement pour accueillir dans une atmosphère feutrée le vernissage d’une exposition d’œuvres du plasticien Azwaw Mameri et puis plus rien. On ne pipe mot sur le musée de la Marine ou sur le destin réservé au palais Ahmed Bey. A quelques encablures de là, sur la côte littorale ouest, à la Vigie, les administrés attendent impatiemment que le projet du pôle touristique (piscines, parking, hôtels, restaurants, centre de loisirs, théâtre romain, etc.), annoncé en grande pompe, voie le jour. Idem pour le port de plaisance à Raïs Hamidou, dont le projet est renvoyé sine die. Et passe du projet de la médiathèque à Bologhine, toujours en dormance après avoir englouti en 2005 des centaines de millions ou celui de la pouponnière, ce petit manoir abandonné à son triste sort non sans pénaliser les tronches joyeuses. Et si vous avez l’heur de croiser un des édiles, il ne manquera pas de vous rassurer sur la reprise imminente des travaux. Mais toujours rien. Rien de rien.
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)