Algérie

Projets de développement et recherche: Les entreprises privées appelées s'impliquer plus



? Le Plan national de recherche (PNR) lancé en mai 2021 a sélectionné et agréé 124 projets de recherche dont 25 seulement sont issus du secteur privé. Ce plan a été initié par le gouvernement pour permettre une meilleure jonction entre la recherche scientifique et le développement socio-économique. Mais force est de constater que contrairement au secteur public, le secteur privé s'implique timidement dans les projets de recherche. Pourtant, le financement, dont une partie est supportée par l'Etat et les programmes de recherche existent.C'est ce que nous a expliqué le directeur général de la Recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Et ce, en marge de la rencontre organisée hier par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), en partenariat avec le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), sous le thème «La R&D, levier de croissance pour l'entreprise», au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, à Alger.
M. Mohamed Bouhicha a expliqué la faible adhésion des entreprises privées aux projets de recherche par l'appréhension et l'incompréhension du processus de développement des projets par certains opérateurs économiques privés.
Justement, pour les convaincre à s'engager dans des projets de développement de recherche palpables qui répondent aux besoins et à faire des propositions dans ce sens, le directeur de la recherche a rassuré en affirmant que les ressources de financement existent que ce soit directement ou indirectement.
M. Bouhicha affirme que le financement indirect existe depuis 2016 et repose sur l'abattement fiscal, «les dépenses engagées dans le cadre de la recherche-développement au sein de l'entreprise sont déductibles du bénéfice imposable jusqu'à concurrence de dix pour cent (10%) du montant de ce revenu ou bénéfice, dans la limite d'un plafond de cent million de dinars (100.000.000 DA), à condition que le montant admis en déduction soit réinvesti dans le cadre de cette recherche», explique-t-il.
Et de préciser qu'un projet de loi, dans le cadre de la LFC 2022 prévoit une augmentation du seuil du bénéfice imposable jusqu'à 30% soit 300.000.000 DA. Si bien évidemment, l'opérateur économique fait des investissements dans la recherche. Il a fait état aussi, dans le cadre du financement direct, d'un projet de décret, en voie d'adoption, pour l'octroi de crédit bancaire qui prévoit le coût financier des projets de recherche. En précisant qu'une partie sera financée par l'Etat et l'autre partie par l'opérateur économique.
Pour ce qui est des programmes de recherche internationaux, le Dr Merabet Hamza, sous-directeur des programmes nationaux et internationaux de recherche, a évoqué les programmes financés par l'Union européenne, affirmant que les entreprises privées ou socio-économiques peuvent bénéficier de financement à des montants importants.
Il a cité, dans ce cadre, les programmes de PRIMA section 1 (financé par l'UE), précisant que «nous sommes actuellement à 13 projets sur les quatre appels, le financement peut atteindre jusqu'à 500.000 euros, par projet.
Il a évoqué aussi le projet européen CAMELMILK, un projet sur le développement du lait de chamelle déjà réalisé avec un opérateur économique, une laiterie et l'université de Oued Souf. En précisant que l'opérateur économique a bénéficié d'un financement de 200.000 euros. Et de souligner que grâce à des formations et aux différentes étapes de projets, le taux de production laitière a connu une augmentation significative.
Le Dr Merabet a également cité le projet de partenariat bilatéral algéro-espagnol, affirmant qu'on est au cinquième appel pour des projets de recherche palpable, quatre projets sont déjà retenus dans le domaine de l'agroalimentaire, bâtiment et travaux publics.
Et pour renforcer la participation algérienne dans des projets de recherche internationaux, le conférencier a évoqué le programme Horizons Europe, un programme riche qui a commencé en 2021 et se poursuivra jusqu'à 2027, avec un budget d'environ 95,5 milliards d'euros.
Le Pr Abdelbaki Benziane, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a abondé dans le même sens, affirmant que son département et le gouvernement sont pour un rapprochement réel entre la recherche universitaire et les opérateurs économiques. Et ce, à travers les dispositifs déjà mis en place. Notamment, les programmes nationaux de recherche, les dispositifs fiscaux, les doctorats en entreprise ce qui permet à l'entreprise de booster son programme de recherche et développement. Tout en affirmant que son département est tout à fait disposé à accompagner les opérateurs et à recevoir leurs propositions en matière de projets de recherche.
Samy Agli, président de la CAPC, a affirmé qu'un partenariat «se confirme par la volonté qu'il y a de part et d'autre à concrétiser la synergie entre le monde universitaire et les entreprises, malgré les difficultés à décloisonner ces deux environnements».
Et de préciser que «cette rencontre s'inscrit dans cette démarche, «c'est un échange franc et responsable, une réflexion de fond, essentielle qui doit nous aider à comprendre les dysfonctionnements réels qui empêchent cette synergie dont l'importance est pourtant évidente et longtemps débattue».


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