Les citoyens contestataires estiment que l'élevage de poissons à la proximité des plages d'Aït Mendil, Cap Sigli et Tizouiar présenterait un risque pour l'écosystème marin.Le projet de réalisation d'une ferme piscicole sur une exploitation agricole d'une superficie de 5 ha, sise au lieudit Amridj, au village de Tizouiar, sur la côte ouest de Béjaïa, n'a pas manqué de soulever l'ire des habitants de la commune de Béni Ksila. En effet, dans une pétition adressée au wali de Béjaïa, des citoyens de ladite commune ont tenu à exprimer leur révolte à ce qu'ils qualifient de "cas de hogra", tout en se déclarant solidaires avec leur concitoyen et agriculteur Ahmed Bouakaz, gérant de l'exploitation agricole devant abriter ce projet d'élevage de poissons.
"Conscients de l'apport de l'investissement pour la création de l'activité économique et de l'emploi, comme on est pertinemment conscients de nos devoirs envers notre environnement, nous sommes formels concernant le caractère abusif de localiser un projet sur un autre, en l'occurrence un projet d'élevage de poissons, aux conséquences dangereuses sur l'écosystème marin, dans une ferme agricole en cours d'exploitation", ont souligné les pétitionnaires, qui rappellent au wali de Béjaïa que leur concitoyen est titulaire d'une attestation d'exploitation de la parcelle de terre convoitée, portant n°144/2003, délivrée le 17 juin 2003 par l'APC de Béni Ksila. En outre, le même agriculteur fait valoir un cahier des charges d'exploitation agricole, délivré par la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Béjaïa en date du 15 mai 2002. Par ailleurs, les citoyens contestataires estiment dans leur lettre que "l'élevage de poissons à proximité des plages d'Aït Mendil, Cap Sigli et Tizouiar, et tout près des résidences secondaires et estivales, présenterait un risque considérable et certain pour l'écosystème marin, par les divers rejets, notamment le surplus de nourriture composé de farines, d'huiles et autres produits chimiques, comme les médicaments distribués aux poissons". Afin d'étayer leurs propos, ils se réfèrent aux recommandations de l'agence norvégienne de contrôle de la pollution SFT, qui réclame un durcissement des règles contre la pollution issue de la pisciculture, très développée dans ce pays. Selon ses calculs, les rejets d'une ferme piscicole de moyenne importance produisant 3 120 t de saumon sont équivalents aux rejets d'une ville de 50 000 habitants. À noter que la côte de Béni Ksila, qui recèle des atouts touristiques considérables, notamment des plages magnifiques au paysage attractif, subit déjà des rejets d'assainissement, notamment au niveau de l'ex-village socialiste agricole (VSA), où des odeurs nauséabondes empestent l'atmosphère, constituant un véritable danger pour la santé publique. Les habitants de Béni Ksila demandent au wali de Béjaïa d'user de ses prérogatives afin de rétablir M. Bouakaz dans ses droits, à savoir continuer l'exploitation agricole en question. "Ainsi, nous n'aurons plus jamais à choisir entre la culture du poivron ou celle du poisson", ont-ils conclu leur lettre.
K O
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Posté Le : 01/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ouhnia Kamel
Source : www.liberte-algerie.com