C'est demain que sera voté le projet de loi organique sur les partis
politiques par l'Assemblée populaire nationale, qui reprendra, pour la
circonstance, ses travaux en séance plénière.
Les députés devront ainsi se prononcer sur un projet de loi qui fait po lémique au sein des états-majors
politiques et parmi les «futures» formations politiques en gestation, qui craignent une mainmise de l'Administration. Le bureau de l'APN a déjà approuvé, dimanche dernier, les 165 amendements
proposés au projet de loi organique sur les partis politiques lors d'une
réunion présidée par Abdelaziz Ziari, le président de
l'APN. Selon un communiqué de la première chambre, les
amendements en question ont été approuvés car «répondant aux conditions légales
requises». Le bureau de l'APN a soumis ces
amendements pour examen à la commission des Affaires juridiques, administratives
et des libertés qui a élaboré son rapport préliminaire afin de présenter le
projet de loi organique amendé, demain mardi. Parmi les principaux amendements
présentés par cette commission on relève, entre autres, l'interdiction de
partis politiques militant pour des objectifs contraires aux valeurs de la
révolution de Novembre et à l'éthique de l'Islam. Il est également fait obligation
aux partis politiques de transmettre leur règlement intérieur au ministre de
l'Intérieur dans un délai n'excédant pas un mois, à compter de la tenue du
congrès, alors qu'il sera dorénavant interdit d'utiliser les langues étrangères
dans les activités des partis politiques. Les magistrats, les membres de l'ANP
et des corps de sûreté ainsi que les membres du Conseil constitutionnel sont, eux,
exclus de toute pratique partisane. Parmi les autres amendements, l'on notera
la menace de dissolution qui pèse sur les partis politiques dans le cas
d'activités autres que celles énoncées dans leurs statuts, s'ils dérogent aux
dispositions de cette loi organique ou encore s'ils ne présentent pas de
candidats pour quatre échéances législatives ou locales consécutives. Lors des
débats à l'APN consacrés à ce projet de loi, en date
du 23 novembre dernier, le sentiment était partagé entre les députés des
différentes formations politiques entre satisfaction et sentiment d'inachevé. Ainsi,
des intervenants ont notamment relevé l'importance de la révision de certains
articles non conformes à la réalité et aux attentes des partis. D'autres ont
insisté sur l'ordre chronologique des «réformes» en privilégiant la révision de
la Constitution
en premier lieu. Un député du MSP avait regretté, lui, les cas d'«absence de
liberté dans la pratique politique», déplorant le fait que d'autres partis «se
manifestent uniquement à l'approche des échéances électorales». Un député du
Front national algérien (FNA) avait souligné que «cette loi profitera à une
certaine catégorie et non au peuple», affirmant qu'elle n'«apporte pas de
choses nouvelles». Il indiquera que son parti proposait la création d'une
commission juridique indépendante pour «traiter des dossiers des partis
politiques et non par le ministère de l'Intérieur». Par ailleurs, et défendant
ce projet de loi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia,
a tenu à rassurer la classe politique en affirmant que le rôle de
l'administration se limitera à accompagner les partis pour l'obtention de leur
agrément, et ils sont 15 à 20 entre demandes réelles et émanation d'une volonté
de création, sur les starting-blocks. Il soulignera au passage que
l'administration ne s'ingérera pas dans le fonctionnement des formations
politiques mais qu'elle dispose de prérogatives générales lui permettant de
veiller au «bon déroulement» du processus électoral. Le ministre a affirmé que
le projet sur les partis politiques «donne des garanties» sur l'impartialité de
l'administration avec «l'engagement de l'Etat à consacrer le système
démocratique et à ouvrir de nouvelles perspectives dans tous les domaines» par
le truchement des lois relatives à la commune et à la wilaya, aux partis et à
l'élargissement de la représentation féminine dans les assemblées élues. A
propos des délais impartis à l'agrément de nouveaux partis politiques, le
projet de loi sur les partis stipule, dans son article 21, que le ministère de
l'Intérieur a 60 jours pour s'assurer de la conformité de la déclaration constitutive
du parti politique. Dahou Ould
Kablia a indiqué que le délai peut être réduit à une
semaine ou moins au cas où le dossier d'agrément remplit toutes les conditions
requises. Le délai expiré alors que l'administration n'a pas rendu de réponse, les
membres fondateurs seront autorisés à tenir le congrès de leur parti dans le
délai prévu par la loi puis déposent le dossier d'agrément dans les 30 jours
qui suivent. Se prononçant sur un retour au système déclaratif pour la création
de partis politiques, comme cela a été demandé par certains acteurs politiques,
Daho Ould Kablia dira son refus, le qualifiant de «raccourci trop
dangereux et complètement illégal». Le ministre avait ainsi mis fin à des
velléités de certains courants politiques de revenir à un système qui a existé,
rappelons-le, entre 1999 et 2007, date à laquelle la loi sur les partis a été
amendée avec l'instauration d'un agrément délivré par l'administration.
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Posté Le : 05/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com