Algérie

Projet d'Union pour la Méditerranée : L'Algérie toujours «réticente»



«Nous ne savons pas encore si nous allons discuter avec Paris ou Bruxelles», a déclaré hier le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem en réponse à une question sur la position officielle de l'Algérie concernant le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM).

Au cours d'une conférence de presse organisée conjointement avec le Premier ministre français, François Fillon, au salon d'honneur de l'aéroport international d'Alger, le chef du gouvernement dira que l'idée qui consistait à réaliser des projets entre les pays des deux rives de la Méditerranée, présentée au départ par le président Nicolas Sarkozy, a complètement changé aujourd'hui.

«Le projet est complètement différent après sa présentation devant l'Europe des 27», a souligné Abdelaziz Belkhadem qui semblait ainsi dire que la question de la participation de l'Algérie à l'UPM n'est pas encore tranchée, malgré le déplacement du Premier ministre français en Algérie.

François Fillon n'a pourtant pas manqué «d'éloges» à l'égard de l'Algérie, allant même jusqu'à déclarer que «personne ne peut imaginer la construction de l'UPM sans l'Algérie» qui est, dit-il, un acteur majeur dans la région.

«L'UPM se fera avec l'ensemble des pays de la Méditerranée et l'Algérie figure en premier plan», a ajouté le Premier ministre français qui assure qu'il «veut un programme de coopération entre les deux rives qui sera basé sur une union à part égale dans la décision».

François Fillon, parmi les pays qu'il considère importants dans la construction de l'UPM, citera l'Algérie, l'Egypte, la Syrie et Israël.

Le projet de l'UPM, affirme-t-il, est «bien accueilli» par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, qu'il avait rencontré quelques heures plus tôt et dont les discussions avaient été, selon lui, «chaleureuses et franches».

Cependant concernant la participation du chef de l'Etat au sommet de Paris qui devrait servir à la «proclamation» de l'UPM, rien n'est encore tranché. Le Premier ministre français semblait même un peu irrité quand la question fut posée par un journaliste.

«Je ne suis pas le porte-parole de Bouteflika», a répondu Fillon en conseillant plutôt d'aller se renseigner auprès du chef de l'Etat pour être «informé sur ses déplacements».

«Chaque chose en son temps», avait répondu Bouteflika à un journaliste, à l'issue de l'audience accordée à Fillon.

Auparavant, le Premier ministre français, en visite de deux jours dans notre pays, a assuré que la «structure» de l'UPM n'est pas encore arrêtée. Une manière de répondre à tout ce qui s'écrit ces derniers temps, sur le partage des responsabilités au sein de l'UPM entre plusieurs pays, notamment l'Egypte qui aurait déjà été chargée du secrétariat. Par ailleurs, le Premier ministre français est revenu sur les deux accords signés entre les deux pays à l'occasion de sa visite.

«Le plus spectaculaire, c'est les deux accords sur le nucléaire civil et la défense», s'est-il félicité en soulignant que la «relation de confiance» est symbolisée par l'accord sur le nucléaire civil qu'il a qualifié de «projet d'excellence».

Fillon a tenu à souligner que la réalisation des deux centrales nucléaires pour la production de l'électricité est une première avec l'Algérie.

L'objectif, poursuit-il encore, c'est d'accompagner et d'aider l'Algérie à développer cette technologie dont chaque pays est jaloux de la garder pour soi. Concernant l'accord de défense signé, le Premier ministre français a indiqué qu'il s'agit là d'un accord sur la «coopération de sécurité globale». Il fera savoir par ailleurs, que «la France est totalement disponible à équiper les forces armées algériennes».

Fillon annoncera même que des discussions entre les deux pays sont actuellement en cours pour la vente de frégates et de bâtiments de guerre à l'Algérie. Concernant les relations économiques, le Premier ministre français, qui devait regagner son pays dans la soirée d'hier, dira que «nous voulons accroître le volume des investissements en Algérie.»

«Nous voulons que les PME françaises prennent le chemin de l'Algérie», a-t-il déclaré.

Enfin concernant les «litiges historiques» qui subsistent toujours entre les deux pays, le Premier ministre français n'a rien apporté de nouveau en rappelant seulement l'ouverture des archives françaises pour permettre aux historiens des deux pays d'écrire l'histoire.






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