Algérie - Ben M'hidi

Projet d’une ferme aquacole à El Tarf: 10 hectares du cordon dunaire sacrifiés





Selon des sources crédibles, le projet de réalisation d’une ferme aquacole, pour l’élevage de la crevette par une entreprise privée «Fisher Land» au niveau de la région d’El Battah relevant territorialement de la commune de Ben M’hidi, commence à soulever l’ire de la population et des élus locaux.

Et pour cause, ledit projet consiste en le défrichement de 10 hectares de maquis d’une zone humide et faisant partie du cordon dunaire.

Pire, selon des élus que nous avons contactés, «le projet est situé à 800 mètres de la plage d’El Battah, ce qui est contraire aux dispositions de la loi 02/02 sur la protection et la préservation du littoral.

Aussi, est-il mitoyen des marécages de la Mekada qui font, actuellement, l’objet d’études poussées dans le dessein de leurs classifications selon les conventions internationales en la matière.

De fait, c’est toute la région qui connaîtrait un biocide en bonne et due forme une fois la ferme entrée en service. Les déchets des élevages vont être rejetés dans l’oued Mefragh et c’est toute la plage El Battah qui va être polluée».

Dans le même sillage, des cadres de la Direction des domaines ont indiqué que «le bénéficiaire du projet a régularisé son acte de concession en 4 jours seulement et ce en date du 30 mai 2013 dont le numéro de la concession est le 1891. Ce qui est en soi un exploit lorsqu’on sait que l’administration met au minimum 6 mois pour uniquement établir un tel acte de concession pour un porteur de projet donné.

Sachant que l’initiateur de la ferme aquacole a bénéficié du même projet en 1997. Et cerise sur le gâteau, selon les lois sur l’investissement dans le secteur de la pêche, le mètre-carré est cédé au prix de 10 DA avec en prime des subventions étatiques colossales.

Aussi, l’octroi d’une concession de 10 ha relève des prérogatives exclusives des responsables locaux qui n’ont pas pris, cependant, en compte le caractère écologique et fragile de la région.

Cette situation a poussé les bénéficiaires de lots de terrain dans le cadre de l’investissement touristique, du même site, à monter au créneau et réclamer une régularisation de leurs cas dès lors qu’ils attendent l’obtention des permis de construire de leurs établissements hôteliers depuis 13 années».

Ainsi, va l’investissement dans la wilaya d’El Tarf qui, apparemment, n’obéit pas à une stratégie économique, scientifique intégrées et d’ensemble avec des lignes rouges à ne pas franchir dans une région paradisiaque, exceptionnellement fragile et riche de par ses écosystèmes lacustres et forestiers.


Daoud Allam


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