L’association Waha veut construire un centre d’oncologie pédiatrique à Constantine et en appelle au wali de la wilaya pour bénéficier d’une assiette de terrain pour ériger le projet.
Le projet est d’une extrême nécessité compte tenu du besoin de prise en charge des enfants cancéreux et le déficit en la matière des structures publiques.
Le cancer représente la première cause de mortalité des enfants par maladie en Algérie. Chaque jour, quatre enfants algériens sont diagnostiqués cancéreux; 1.500 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Des chiffres qui donnent froid dans le dos. Mais ce qui est davantage effarant, ce sont les chances de guérison qui ne dépassent pas les 25% dans les pays en voie de développement (dont l’Algérie), alors qu’elles sont de 80% dans les pays développés.
L’association Waha de Constantine n’est plus à présenter. Sa réputation, elle la tient du projet «La maison Waha» qu’elle vient d’inaugurer et qui est déjà entrée en service pour accueillir les malades et leurs familles qui font le déplacement de plusieurs wilayas pour des soins au CHU de Constantine.
La maison, implantée à Ali Mendjeli, est un joyau exemplaire en termes d’architecture, de confort, de qualité d’accueil et de services, mais aussi sur les plans de coût et de délai de réalisation. Faut-il rappeler aussi que le projet a été totalement réalisé grâce à des donateurs et un élan de solidarité impliquant petits salariés et patrons d’entreprises.
Pour son nouveau défi, Waha s’inspire d’un projet similaire initié par l’association El Badr de Blida et des besoins en Algérie en matière de prise en charge des enfants atteints du cancer.
«Le problème en Algérie, c’est qu’il n’y a pas de structures prévues pour prendre en charge les enfants atteints de cancer. Il n’y a pas d’établissements spécialisés en oncologie pédiatrique. On soigne le cancer dans les mêmes services où l’on traite la tuberculose, la cardiopathie… En outre, même ces structures ne représentent que de petites unités. Elles ne répondent pas du tout aux normes», s’indigne le professeur Anissa Trabzi, pédiatre-oncologue au CPMC.
Les alertes et les doléances adressées depuis plus de 20 ans par la communauté médicale aux autorités pour la création de services d’oncologie pédiatrique sont restées lettre morte, hélas. Il s’agit pourtant d’une priorité de santé publique. Et c’est là où l’apport de la société civile apparaît comme un apport précieux face aux besoins pressants.
Le projet du centre «Le sourire de Younes» est ficelé déjà et repose sur un certain nombre d’atouts non négligeables, notamment l’expérience de Blida, la disponibilité à Dar Waha d’infrastructures et d’espaces déjà opérationnels et un réseau de mécènes prêts à mettre la main à la poche. Il ne manque que le terrain. Et l’assiette, non seulement elle existe, mais par chance elle est mitoyenne de la maison Waha.
Des démarches ont été entreprises auprès du wali délégué de Ali Mendjeli et du wali Abdessamie Saidoun, mais ce dernier vient d’être remplacé par Saci Ahmed Abdelhafid qui, espèrent les bénévoles de Waha, sera sensible au projet et saura vite agir pour sauver des vies et redonner le sourire à des centaines d’enfants et de leurs familles.
Photo: Lundi 16 décembre 2019 Des membres de waha en séance de travail pour préparer l'accueil des premières résidentes à Dar Waha (Photo page Facebook de l'association Waha)
Nouri Nesrouche
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Posté Le : 10/02/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Nouri Nesrouche
Source : elwatan.com du dimanche 9 février 2020