La ferme pilote Mekhancha Nafaâ, à Djeballa Khemissi, commune située à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville de Guelma, a été choisie pour abriter un projet algéro-néerlandais relatif à la mise en place d’une ferme laitière de démonstration et de formation.
Déjà annoncé en grande pompe en 2013, ce projet est resté en stand-by pour des raisons inavouées. Finalement, le 30 juillet 2016, un ordre de service (ODS) est octroyé à une entreprise pour réaliser deux étables de démonstration dans l’enceinte de la ferme. L’une, d’une capacité de 15 vaches laitières, et la seconde, plus imposante, de 60 vaches. Très en retard quant aux délais d’achèvement des travaux, fixés à 10 mois, le taux d’avancement relatif à la construction des étables est estimé aujourd’hui à 90%.
En effet, le projet algéro-néerlandais consiste à apporter une assistance technique dans la filière lait aux éleveurs, comme le stipule la convention signée entre les deux pays. Ainsi, trois experts néerlandais se sont déplacés à Guelma, la semaine dernière, pour évaluer le taux d’avancement des travaux de réalisation des étables et leur conformité, mais aussi mettre au point et peaufiner les modules à enseigner aux futurs éleveurs porteurs de projets, et surtout aux milliers d’éleveurs de la région.
Pour ce faire, un atelier de travail a regroupé les experts avec de potentiels formateurs à l’Institut moyen agricole spécialisé (ITMAS) de Guelma.
«Avant toute chose je tiens à préciser qu’il s’agit là d’une première à l’échelle nationale dans ce volet de coopération avec les Néerlandais. Il y a le volet construction, reconnu par les standards internationaux, puisque la partie néerlandaise fournit l’expertise nécessaire par rapport aux bâtiments», a déclaré à El Watan Hamid Ould Youcef, sous-directeur au ministère de l’Agriculture, chargé de la formation.
Et d’ajouter: «Concernant les bâtiments en construction, il s’agit d’une étable de 15 vaches, de modèle familial, à des fins de démonstration pour les petits éleveurs. La deuxième étable, d’une capacité de 60 vaches, appelée modèle technico-économique, est, elle, destinée à renforcer la capacité de production de la ferme pilote et à servir de modèle aux éleveurs qui disposent de ressources, à des fins d’investissement dans le domaine de la production laitière et la transformation.»
Le même responsable conclut: «Cette ferme de démonstration servira aussi de modèle à l’échelle régionale. Il ne faut pas oublier que nous visons les bassins laitiers. Il faut parler également de Giplait, qui est le maître de l’ouvrage. C’est un acteur très important qui a donné un nouveau souffle à ce projet. La formation est dispensée sur deux mois sanctionnés par une attestation à faire valoir auprès des banques pour l’octroi de crédits».
Une pédagogie adaptée
La ferme pilote Mekhancha Nafaâ, à Djeballa Khemissi, est appelée à devenir un pôle régional et un véritable lieu de travaux pratiques, où les éleveurs auront à apprendre les bases solides de l’élevage moderne de vaches laitières. Ils y apprendront, entre autres, la conduite de l’alimentation, la reproduction, l’hygiène et la prophylaxie sanitaire, la conduite de la traite, la gestion technico-économique, et surtout la transformation du lait à la ferme, telle la fabrication du fromage. Pour ce faire, la pédagogie (méthode d’enseignement) doit être la plus adaptée possible.
«Le succès de cette ferme de démonstration et de formation réside dans la transmission des connaissances. Il faut que l’éleveur soit ouvert à cette formation. Comment la lui transmettre? Cette ouverture ne viendra que lorsque l’éleveur sentira l’importance des connaissances. Cette transmission ne doit pas être trop théorique», a déclaré Nynke Jensma, zoo-technicienne, experte chez BLES DAIRIES, membre de cette commission venue à Guelma.
A titre informatif, BLES DAIRIES est un groupe qui fournit des solutions en appliquant des connaissances pointues en la matière dans des exploitations agricoles, aux agriculteurs, investisseurs, transformateurs, gouvernements, coopératives et aux ONG laitières à travers le monde.
«Ainsi, lorsque l’éleveur rentre chez lui le soir à l’issue d’un cours et d’un TP, il va se dire maintenant je sais ce que je vais faire dans ma ferme en me corrigeant. C’est cela le but de la mission. Nous avons fait de telles missions partout dans le monde et c’est partout pareil. Il doit y avoir un lien entre l’instructeur et l’éleveur», a conclu notre interlocutrice.
Photo: Annoncé en 2013, le projet ne sera lancé que trois ans plus tard
Karim Dadci
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Posté Le : 12/02/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Karim Dadci
Source : elwatan.com du lundi 12 février 2018