Algérie

Projections et échanges



Projections et échanges
Pour la dernière soirée, le public a eu droit à la projection de deux courts métrages, mais sans la présence des réalisateurs. Il s'agit de « Ismail » de Nora Alsharif et « L'obscurité à l'extérieur » de Darin J. Sallam. Le premier raconte une journée dans la vie du peintre palestinien, Ismail Shammout (1930-2006). Le jeune Ismail tente de soutenir sa famille, qui a vécu dans un camp de réfugiés depuis la Nakba en 1948. Il rêve de prendre des cours de peinture à Rome. Deux frères palestiniens expulsés de leur maison vivent dans un camp de réfugiés et peinent à joindre les deux bouts. Les acteurs principaux, Khalid Al Ghuwairy, Nizar Idriss, Mohammed Ibrahimi, Khalid Tariffi, Shady Salah, Ibrahim Abbas et Mohammed Mahjoub, ont réussi à capter l'attention du public. Le film est un drame social qui explore les idées de l'exode, la survie, l'évasion et la fraternité. L'histoire, simple mais très efficace, est racontée et soutenue par une visualisation tranchante. Ismail, dans l'histoire, n'est pas seulement un protagoniste, il est une métaphore de toute une nation emprisonnée dans un pays devenu un champ de mines. Nora Alsharif est administrateur indépendant et producteur. Elle a récemment obtenu une maîtrise en direction à l'Université de Westminster. Dans le second film, « L'obscurité à l'éxtérieur », il est question d'un autre sujet. Ce film raconte l'histoire de Nina, une fillette de 12 ans, qui vit dans un milieu social conservateur et strict. Sa grande peur dans la vie est sa phobie de l'obscurité. A l'école, Nina vit un jour une série d'événements qui lui font réaliser que la véritable obscurité n'est pas seulement issue de l'absence de lumière, mais par d'autres facteurs. Pleine de fantaisie et d'imagination, elle se confronte, malgré elle, à la rigueur et la sévérité de l'établissement. Une façon assez fine d'épingler préjudices et barrière qui restreignent l'individu, aujourd'hui, dans nos sociétés. C'est un film magnifiquement mené. Il y a de la vie dans cette vie, un crépitement qui lui donne toute sa saveur, sa poésie, son énergie. On rit et on pleure à la fois. La belle idée aura consisté à faire de la lutte entre l'obscurité et la lumière l'enjeu formel d'un film dont l'ambition est de décrire une rébellion entre l'enfance pleine d'espérances juvéniles et une société rigoureuse, très austère. Excellente interprétation de la jeune fille qui a campé le personnage de Nina. L'?uvre demeure inachevée, comme si le réalisateur avait souhaité, peut-être, offrir aux spectateurs une fin « ouverte » et « optimiste ».




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