Le film Mascarades de Lyès Salem, un coup d'essai, qui fut un coup de maître ayant révélé un jeune loup aux longs (') dons du « revival » du cinéma algérien, a été projeté, avant-hier, à l'ambassade des Etats-Unis à Alger.
La projection du film Mascarades, de Lyès Salem, à l'ambassade des Etats-Unis, à Alger, intervient à l'issue d'une récompense cinématographique. Il a été le récipiendaire d'un énième prix lors de The Arabian Sights Film Festival Audience Award, lors du 14e Festival du film arabe (The Arabian Sights Film Festival) s'étant déroulé du 9 au 18 octobre 2009, en collaboration avec l'ambassade d'Algérie aux Etats-Unis. Un « Award » distinguant, encore une fois, et unanimement Lyès Salem, ne cesse de crouler sous les prix, un record et c'est tant mieux, et de très bon augure, un talent avéré brut de décoffrage d'un jeune réalisateur, scénariste et acteur aussi.Ayant eu un grand succès d'estime, Mascarades sera distribué à travers les Etats-Unis en 2010. C'est devant un aréopage constitué d'invités comme Monsieur Cinéma et Ahmed Bédjaoui, de journalistes et en présence du réalisateur Lyès Salem et ses acteurs, notamment Rym Takoucht, Mohamed Bouchaïb ou encore Mourad Khanet, que le film Mascarades a été montré à la salle des projections de l'ambassade et ce, dans une ambiance très bon enfant. Le pitch ' Un village quelque part en Algérie. Orgueilleux et fanfaron, Mounir aspire à être reconnu à sa juste valeur. Son talon d'Achille, tout le monde se moque de sa s'ur, Rym, qui s'endort à tout bout de champ. Un soir, alors qu'il rentre soûl de la ville, Mounir annonce sur la place du village qu'un riche homme d'affaires étranger a demandé la main de sa s'ur.Du jour au lendemain, il devient l'objet de toutes les convoitises. Aveuglé par son mensonge, Mounir va, sans le vouloir, changer le destin des siens' La succès story de Mascarades n'est pas énigmatique. C'est un conte « rurbain », une satire, une comédie hilarante, désopilante, déjantée et furieusement folle tant sa trame est « vaudevillesque ». Lyès Salem décline en un signe un film onirique, jeune et juvénile, car d'une grande fraîcheur. C'est une métaphore de l'Algérie avec ses contradictions, ses travers, ses espoirs, ses vicissitudes' Cependant, Mascarades, est, encore une fois, une satire philosophique et pas du tout futile. Lyès Salem y aborde, avec certains effets gags, des sujets comme l'hypocrisie, le machisme, la condition féminine, le poids des traditions, les mariages, l'opulence et l'exhibitionnisme des « nouveaux riches », le rang social'D'ailleurs, le choix du titre n'a pas été anodin pour le réalisateur, le mot « mascarade » dit, à la fois, l'hypocrisie de certains comportements et un jeu social dont personne n'est complètement dupe. Il décrit donc le parcours de Mounir et l'attitude d'une partie des habitants du village. Désireux de faire transparaître l'ambivalence, Mascarades évoque aussi bien la légèreté du divertissement que la gravité de la critique. Cette ambivalence me plaisait, elle est soulignée par le pluriel du titre français. En arabe, le titre est au singulier - le mot sonne mieux - mais le sens est à peu près identique, même si on y entend moins l'idée du masque. Lorsque Lyès Salem a écrit le rôle de Khliffa, il envisageait d'interpréter lui-même ce personnage.Seul pré-requis pour le rôle, Lyès Salem attendait de son personnage qu'il soit vraiment décalé. Difficile donc de trouver la perle rare. Mais lorsque Hadjer, sa seconde assistante, lui a proposé le jeune comédien Mohamed Bouchaïb lors du casting, il a été séduit : « Il m'a fait mourir de rire, au point où il m'a paru trop drôle pour le personnage. J'ai mis quelques heures pour comprendre que j'avais trouvé mon Khliffa, il était tellement décalé qu'il tranchait même sur la façon dont je l'avais imaginé ! Il a beaucoup contribué à le faire évoluer. Il a une gestuelle extraordinaire, c'est un type en caoutchouc. Grâce à lui, certaines séquences du film ont pris un tour burlesque que je n'avais pas envisagé a priori. » Commentant le film, Lyès Salem indiquera : « C'est à l'issue d'un casting sauvage à la Cinémathèque d'Alger que j'ai choisi mes acteurs...Mascarades a été tourné dans les Aurès, dans le village M'chouche près de Biskra. Et puis, Mascarades est une allégorie de l'Algérie qui se cherche... » Un film empli de poésie et de tolérance dont le DVD sortira le 10 décembre 2009 en Grande-Bretagne.
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Posté Le : 09/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : K. S., Synthèse agences
Source : www.elwatan.com