Algérie

Projection du film El Saguiya à la salle Ibn Zeydoun La Palestine au cœur


Publié le 03.06.2024 dans le Quotidien l’Expression
Présenté à l’occasion de la Journée internationale des droits des enfants, ce long métrage a été soutenu et produit grâce au ministère des Moudjahidine et Ayants-droit.

La salle Ibn Zeydoun sise à Riad El Feth a abrité, samedi soir, à l'occasion de la Journée internationale de l'enfance un film intitulé El saguiya du réalisateur algérien Nawfel Klash. Un long métrage d'animation, basé sur des faits historiques. Le film met en scène une famille dont le père, moudjahid, est parti au maquis pour combattre l'armée française. Il laissera femme, enfant et père. Ayant tout perdu, ces derniers ont dû fuir, en s'exilant en Tunisie, plus précisément à Sakiet Sidi Youssef, près de la frontière tunisienne pas loin de Souk Ahras. Pour rappel, le bombardement de Sakiet Sidi Youssef est une opération militaire menée par l'armée de l'air française, dans le cadre de la guerre d'Algérie, sur le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958, causant la mort de plus de 70 personnes, dont une douzaine d'élèves d'une école primaire, et 148 blessés parmi la population. L'histoire racontée sous forme d'un conte presque, sous le regard insistant d'un enfant, se décline en un récit bien émouvant qui nous plonge dans la tragique vie du jeune garçon Nacer qui attend son père désespérément alors que sa mère est malade. Il est soutenu par son camarade d'école tunisien et sa famille qui l'héberge en attendant...Une histoire qui est bien reconstituée avec des images bouleversantes, notamment celles des bombardements et des plans panoramiques de la nature et du ciel... noter que depuis, chaque 8 février, l'Algérie et la Tunisie commémorent conjointement cet événement. Cette année, la première projection de ce film a eu lieu justement le 08 février dernier en Tunisie. Après quelques retouches, le film au format d'animation en trois D est projeté ainsi le premier juin dernier, à Alger, à l'occasion de la Journée internationale des droits des enfants, devant une salle comble, pleine de bambins, accompagnés de leurs parents, dans une ambiance particulière, bercée par le recueillement à la mémoire des victimes de Ghaza. D'ailleurs l'on pouvait ne pas faire le lien avec ce qui se passe actuellement à Ghaza en regardant ce poignant film qui a fait arracher des larmes à pas mal de spectateurs dans la salle. Si la qualité en animation n'est pas parfaite, l'on ne peut que saluer néanmoins les efforts consentis dans l'écriture du scénario qui parlait aux grands comme aux petits, accrochant ainsi l'oeil du spectateur. Ce film, produit par le ministère des Moudjahidine, a d'ailleurs reçu un bon accueil de la part du public. À la fin de la projection, le ministre des Moudjahidine est monté saluer toute l'équipe technique du film en hissant le drapeau palestinien au côté de notre drapeau national. Une image forte en signe de solidarité incontestable de l'Algérie envers la Palestine, réaffirmant ainsi son engament indéfectible à la cause palestinienne. Le réalisateur nous confiera en aparté que l'idée du film remonte à sept ans. Le hasard a voulu que le film soit projeté dans ce triste contexte que vit actuellement la Palestine. Un film «nécessaire», que les enfants doivent regarder, d'après lui, malgré la sévérité de quelques images violentes. Une façon, selon lui, de prendre conscience de ce qui se passe dans le monde avec courage et sensibiliser les générations futures à la cause palestinienne. Une belle leçon pédagogique en somme est ce film qui se veut un document important qui témoigne d'un pan de notre passé et dont nul ne doit oublier les stigmates pour pouvoir poursuivre son présent et son avenir avec sérénité et constance.
O. HIND