Algérie

Programmé pour partir



Programmé pour partir
La «victoire» officielle, très contestée du Front de libération nationale (FLN), devait en toute logique conforter la direction actuelle du parti, à sa tête Abdelaziz Belkhadem, à partir du principe qui dit : on ne change pas une équipe qui gagne. Puisque le système n'obéit à aucune logique, le secrétaire général du FLN pourrait donc prendre la porte de sortie sous peu. Abdelaziz Belkhadem partira ainsi de la même manière qu'il est arrivé en 2005, avec moins de violence, parce que ceux qui le contestent aujourd'hui mettent les formes contrairement au putsch qu'il avait mené à l'époque contre la direction légale du parti. Pas moins de 208 membres du comité central lui ont retiré leur confiance et attendent d'atteindre le quorum (230 voix) pour le destituer. Il résiste ! Mais jusqu'à quand tiendra-t-il ' Certainement le temps que les deux tiers du comité central soient réunis.
C'est en effet une question de temps. Abdelaziz Belkhadem sait lui-même que la victoire du FLN n'est pas sienne. Il en a été d'ailleurs surpris par l'ampleur. Il sait aussi que tel qu'il l'avait fractionné, son parti n'aurait eu que des miettes. Le FLN est tout de même maintenu à flot avec 221députés, la majorité des suffrages exprimés et un score largement inférieur au nombre de bulletins nuls. Plus qu'il ne veuille sauver la face, par son désir fou de continuer à résister et à gérer le parti, Abdelaziz Belkhadem nourrit surtout une folle ambition de présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2014. Dans son cas, pensent les analystes, c'est un aveuglement.
En réalité, le secrétaire général du FLN est un homme extrêmement affaibli. Si l'urgence et la conjoncture ont fait que son parti obtienne 221 sièges dans la nouvelle Assemblée populaire nationale, le nombre de voix, dont il a été crédité, un peu plus de 1,3 million de voix, moins de la moitié des voix de 2007, est un véritable carton rouge brandi contre Abdelaziz Belkhadem qui semble n'avoir pas encore pris la mesure de la contestation et par-dessus tout la signification du score qu'il vient de réaliser. Politiquement parlant, même en admettant que le chiffre est honnête, on ne peut rien faire avec une aussi maigre caution populaire.
Encore moins revendiquer le Premier ministère, une prépondérance au gouvernement et gérer tout un pays ! Mieux, le secrétaire général du FLN ne peut faire valoir ni le score trompeur de la majorité à l'Assemblée, ni une quelconque légitimité, ni une assise électorale susceptible de lui servir de rampe de lancement pour la prochaine élection présidentielle. Même s'il pense qu'il lui reste toujours quelques leviers au sein du bureau politique, d'où tirer profit, sait-on jamais, ne serait-ce que pour un temps, des luttes autour de l'enjeu de la présidentielle de 2014, Abdelaziz Belkhadem, au vu de l'évolution de la contestation, se dirige, sauf imprévu, tout droit vers la porte de sortie.




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