L’objectif de notre programme politique est la construction d’une Algérie de paix, de justice et de prospérité.
Les tâches prioritaires pour atteindre cet objectif se classent en deux dimensions : la construction des institutions, l’amélioration du comportement individuel et collectif. La priorité de la construction des institutions se réalisera en quatre chantiers: la refondation de l’Etat, la refondation de l’école, la refondation de l’économie, la promotion des compétences nationales et la maîtrise de la numérisation.
La refondation de l’Etat concernera:
Une restructuration des administrations centrales, locales et aux frontières, pour les mettre efficacement et effectivement au service du citoyen. Il s’agit des ministères et agences gouvernementales nationales, des wilayate, dairate et communes, des douanes, polices aux frontières et autres agents.
Une restructuration de l’administration judiciaire, pour renforcer le droit de la défense et le principe de la présomption d’innocence ; garantir l’indépendance et la protection du juge ; mettre en place les moyens nécessaires à la mise en œuvre des décisions de justice.
Une modernisation de l’armée avec la définition d’une doctrine militaire afin de répondre aux nouvelles exigences de sécurité nationale qui mettent en premier lieu les questions de préparation à la vulnérabilité sur les questions de préparation à la guerre classique.
Bien entendu, tout ceci dans le cadre d’une stratégie sécuritaire globale. De même qu’une diplomatie de bon voisinage, d’aide et de coopération avec les pays voisins au Nord, à l’Ouest, au Sud et à l’Est.
La sélection des fonctionnaires et des responsables politiques sera fondée uniquement sur le mérite, la compétence et l’intégrité.
Des règles strictes et transparentes seront mises en place et une surveillance constante sera exercée sur les recrutements, les promotions et la signature des contrats et marchés publics.
Des mécanismes permanents d’audit et de contrôle des différents agents de l’Etat et des institutions seront mis en place.
Faire de la presse un partenaire effectif dans la construction de l’Etat et la lutte contre la corruption. Assurer sa liberté, sans contrôle a priori, sauf le contrôle de la conscience professionnelle et la loi.
Les objectifs de la refondation de l’école, sont:
- Une population bien formée et compétitive ;
- Une population avec un sens civique élevé et ouverte sur le monde ;
- Une forte intégration avec le monde professionnel ;
- Une infrastructure de recherche et d’innovation adaptée aux besoins du pays ;
- Un espace de formation continue et de seconde chance ;
- Un corps professoral performant et jouissant d’une pleine reconnaissance sociale. 
La refondation de l’économie, c’est le passage d’une économie de rente, atteinte de la malédiction des ressources, à une économie compétitive qui assure la protection des individus et un développement individuel et collectif harmonieux.
Ce passage se réalisera par un programme complet pour mettre en place cette économie de développement qui s’appuiera sur une politique rigoureuse et efficace de transformation du capital naturel non renouvelable (les hydrocarbures) en un capital humain générateur de flux de revenus stables et durables.
Cette politique comprend notamment la réallocation d’une partie significative des investissements excessifs actuels dans les infrastructures vers des investissements ciblés dans le secteur productif de biens et de services (agriculture, industries, TIC, services, tourisme…), mais surtout des investissements de plusieurs milliards de dollars dans les ressources humaines (éducation, savoir, compétences…), afin de promouvoir une génération d’entrepreneurs possédant la capacité de leadership, la moralité, l’intelligence et le jugement, et de former des cadres gestionnaires à tous les niveaux dans les entreprises et l’administration.
La relève des cadres dirigeants partant à la retraite doit être assurée en urgence par le biais d’ambitieux programmes de formation et de promotion de la relève, pour compenser la trêve remarquée pendant deux décennies dans la formation des cadres.
De même, il faut souligner la nécessité de faire face à la pénurie prévisible d’énergie.
L’énergie est un levier principal de développement et un facteur de bien-être social.
L’exploitation irresponsable des sources d’énergie non renouvelable (consommation intérieure et exportation des hydrocarbures) est en voie de mener le pays vers la pénurie énergétique.
L’impasse est là, prévisible et même visible: une augmentation accélérée de la demande intérieure d’énergie, des exportations élevées par rapport à notre potentiel d’exploitation, une production en baisse et une utilisation irrationnelle des revenus financiers générés par les exportations. Face à la pénurie à moyen terme des ressources conventionnelles d’énergie, il y a le discours sur l’exploitation des gaz non conventionnels. Cette utilisation n’aura de sens que si elle s’inscrit dans une stratégie de transition énergétique bâtie sur un système équilibré et durable que procurent les sources d’énergie renouvelables : solaire, conversion d’hydrogène, etc.
Il serait hasardeux pour l’avenir de la Nation de remplacer l’utilisation des ressources non renouvelables par d’autres ressources non renouvelables, sans l’inscrire dans une stratégie globale de développement nouvelle!
Le défi est énorme
D’abord, trouver de nouvelles sources énergétiques pour satisfaire la demande nationale ainsi que de nouveaux moyens de financer les importations et le budget de l’Etat. Ensuite, réussir la transition énergétique par la décentralisation de l’énergie comme source de bien-être de proximité, créant ainsi une société stable, indépendante, équilibrée et une occupation optimale du territoire. Aussi, l’exploitation de ces nouvelles sources d’énergie comme un moteur de développement technologique de pointe, maîtrisé par les compétences nationales.
Cette stratégie de développement économique sera complétée par la mise en place d’une véritable politique sociale moderne à même de mobiliser tous les citoyens autour d’une approche axée sur la lutte contre la pauvreté, la préservation de l’environnement et la justice sociale. Cette politique sociale n’est pas la charité. Elle consiste en une stratégie globale contre la marginalisation en encourageant la participation des pauvres à l’essor économique.
Elle passe par un investissement massif dans la santé, l’éducation, les autres services sociaux, afin de libérer le gisement de créativité et de participation économique de nos concitoyens complètement marginalisés aujourd’hui.
Le dialogue économique et social avec tous les partenaires dans le secteur économique, les syndicats des travailleurs, de profession et des agriculteurs, les associations concernées jouera un rôle primordial dans la définition d’un programme complet de politique sociale moderne et tournée vers l’avenir, avec une redéfinition des priorités dans la part du revenu national redistribué et des mécanismes actifs de partage équitable des bénéfices du développement économique et social.
La promotion des compétences nationales, c’est la sortie impérative de la situation actuelle où les compétences, notamment le million et demi d’universitaires, quittent en masse le pays, se détournent de leur vocation première pour se lancer dans l’enrichissement par tous les moyens, ou se désintéressent de la gestion de leur pays. Ce programme ouvrira l’espoir de mobilisation durable pour leur permettre de prendre toute la place qui leur revient dans l’élaboration des lois, la gestion et le développement du pays.
La maîtrise de la numérisation concerne l’utilisation de façon organisée et planifiée de la technologie de l’information et des communications (TIC) pour la maîtrise de la vitesse nécessaire pour réaliser toutes les opérations ayant rapport avec la gestion des projets de développement.
La priorité de l’amélioration des comportements individuels et collectifs concerne la lutte contre la corruption, les passe-droits, la lutte contre le gaspillage, l’éducation citoyenne…
Autrement dit, la construction d’une société qui repose sur les valeurs, les lois et les règles saines, où les individus se font confiance lorsqu’ils interagissent, où la bonne éducation et le travail sont des atouts de la réussite sociale et individuelle, où la justice prévaut, où la malhonnêteté, le vice et la brutalité sont proscrits comme mode de progression dans la sphère publique et combattues et dénoncées dans la sphère privée.
Les composantes de la personnalité algérienne seront des facteurs de renforcement de l’unité nationale, où la société sera fière de son histoire et de son attachement à sa civilisation et à son appartenance. De même l’ouverture sur les vérités de l’heure, prenant en compte les moyens du progrès et de prospérité.
Je formule donc le vœu que notre peuple, qui a su relever des défis autrement plus difficiles durant sa longue histoire, prenne conscience de ses atouts qui ne demandent qu’à être exploités et tourne le dos au fatalisme, en se mobilisant pour se réapproprier les instruments de conduite de notre destin national lors des prochaines élections présidentielles.
C’est pourquoi nous avons décidé, mes collaborateurs et moi, de nous engager dans ces élections.
L’opportunité reste ouverte aux fractions saines et patriotes au sein du pouvoir et de l’appareil administratif qui, ayant fait le constat de la gabegie dans laquelle nous sommes plongés, voudront se joindre à leurs concitoyens pour participer à la réalisation de cet objectif d’une Algérie de paix, de justice et de prospérité.
Dr Ahmed Benbitour
Site à consulter www.jazairalizdihar.net
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Posté Le : 17/01/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: Liberté ; texte: Contribution de Dr Ahmed Benbitour
Source : liberte-algerie.com du jeudi 17 janvier 2013